Rapport du MLPD à l’ICOR sur la Journée internationale de lutte contre le fascisme et la guerre le 1er septembre 2020 en Allemagne

En Allemagne, le MLPD a pris la responsabilité de la journée de lutte contre le fascisme et la guerre de l'ICOR le 1^er septembre. Cette journée commémore chaque année le début de la Seconde Guerre mondiale par l'attaque du fascisme hitlérien sur la Pologne. Le mouvement pour la paix est aujourd'hui mis au défi de se renforcer et de s'unir au niveau international contre le bellicisme impérialiste croissant. Depuis la Seconde Guerre mondiale, le danger d'une nouvelle guerre mondiale n'a jamais été aussi grand qu'aujourd'hui. Non seulement les principaux belligérants, les États-Unis, fomentent le danger de guerre, mais de plus en plus aussi de nouveaux pays impérialistes comme la Turquie, qui aspire à la suprématie en Méditerranée orientale. Mais aussi les "vieux" pays impérialistes comme les USA/Trump ou l'UE. En particulier dans le Bade-Wurtemberg, les manifestants ont exigé la dissolution de l'unité d'élite KSK des forces armées allemandes, dans laquelle il existe des tendances et des réseaux fascistes ouverts. Le retrait des troupes américaines d'Allemagne a suscité de nombreuses discussions, le mouvement pour la paix exige que toutes les troupes étrangères soient retirées d'Allemagne et que finalement toutes les armes nucléaires ne doivent pas seulement disparaître d'Allemagne, mais doivent être interdites et mises hors la loi dans le monde entier. Dans de nombreux discours et lors de discussions en marge, la conscience a pu être renforcée que l'Allemagne et l'UE sont des puissances impérialistes, mais aussi la Russie. La Russie est explicitement soutenue par certaines forces (néo)révisionnistes au sein du mouvement pour la paix en Allemagne, ce qui contribue à une grande confusion. Le mouvement pour la paix doit se garder de défendre un impérialiste contre un autre et de devenir ainsi le jouet des intérêts impérialistes.

Conformément à son rôle à l’échelle de l'ensemble de la société et au danger croissant de guerre, le MLPD a pris l'initiative de créer des unités d'action militantes dans de nombreux endroits. Le jour de l'anti-guerre, malgré les conditions difficiles causées par la pandémie de Corona, il y a eu des rassemblements, des manifestations ou des cérémonies de commémoration dans plus de 100 villes. Des rassemblements d'unités d'action ont été organisés avec succès à Berlin, Gelsenkirchen, Schweinfurt, Hagen, Nordhausen, Esslingen, Dresde, Siegen, Hambourg, Bochum, Ulm, Hattingen et Essen, entre autres. À Essen, Gabi Fechtner, présidente du MLPD, a commencé sa contribution par une présentation des principes et des succès de la politique de paix socialiste des anciens pays socialistes. Étant donné que, depuis des décennies, nous n'avons jamais été exposés à ce point au danger d'une nouvelle guerre mondiale, elle a souligné la nécessité d'un travail de persuasion intensif, afin que le mouvement pour la paix devienne beaucoup plus fort.

À Schweinfurt, le rôle social accru du MLPD s'est traduit par l'invitation à participer à la Journée anti-guerre par un bref discours, dont l'organisation était sous la responsabilité de la DGB (Fédération allemande des syndicats). D'autre part, à Eisenach, le président de district de la DGB (du Linkspartei [Parti de gauche]) a rompu la tradition du micro ouvert pour des motifs manifestement anticommunistes et a supprimé tous les discours sauf le sien. Lors d'un rassemblement spontané de l'Alliance internationaliste, ce comportement a été lié au débat au sein du Parti de gauche. Au sein de ce parti, le débat est polarisé : Que la position antérieure contre l'OTAN ou contre les déploiements étrangers des forces armées allemandes soit abandonnée au profit d'une participation au gouvernement avec le SPD/Verts.

À Francfort sur le Main, Khaled Davrisch, le représentant allemand du gouvernement autonome du Nord et de l'Est de la Syrie, a remercié le mouvement allemand pour la paix. Il a expliqué :

« Il nous a coûté de grands sacrifices pour nous libérer de Daech afin de créer un lieu qui défend la justice, l'égalité et surtout la paix. Plus de 11 000 membres des forces de défense ont donné leur vie pour cela. Nous continuons à subir des attaques militaires, en particulier de la part de la Turquie. Malgré cette menace et un embargo général, nous reconstruisons le pays et travaillons à une société dans laquelle tous les groupes de population peuvent vivre ensemble pacifiquement, sans distinction de sexe, d'ethnie ou de religion. Mais certains dans la région, en particulier la Turquie, n'aiment pas cette paix (...)

Il est décevant que le gouvernement allemand admette que la Turquie agit en violation du droit international, mais n'en tire aucune conséquence. Contrairement à ce que l'on prétend, la fourniture d'armes à la Turquie n'est pas arrêtée et notre peuple le paie avec des vies humaines. »

Lors du rassemblement de Siegen, un orateur a fait référence à Rosa Luxembourg, qui a parlé d'"étranges rêveurs" luttant pour un avenir meilleur : "Rêver dans un sens positif signifie pour nous laisser derrière nous toutes les foutaises de justifications des injustices et des guerres dans ce monde, l'intimidation et les ciseaux dans nos propres têtes causés par l'anticommunisme, et être ouverts à une véritable discussion de masse sur les alternatives sociales. Toutefois, "rêver" de cette manière ne signifie pas perdre de vue les réalités : Les justifications des guerres, la dégradation de l'environnement, la pauvreté brutale et l'oppression raciste sont absurdes, mais la base de ces maux est la soif de profit et de puissance - et il s'agit en fait de pouvoir : une société juste, dans laquelle même les guerres appartiennent au passé, n'est possible qu'une fois ces rapports de force dépassés. Cette "rêverie particulière", dont Rosa Luxembourg a parlé avec ironie, est - si vous y regardez de plus près - la seule idée réaliste d'un bon avenir. »