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Appel à une réponse communiste à la pandémie

UCLyon Unité Communiste Lyon, France, Mars 2020

 

Le coronavirus frappe le monde entier.

Au moment où ces lignes sont rédigées, les 300 000 cas détectés sont franchis, ainsi que les 12 570 morts. 900 millions de personnes vivent dans un régime plus ou moins strict de confinement. La pandémie continue de s’étendre et prend chaque jour une tournure plus chaotique.

Le premier acte de la tragédie sanitaire s’est clôt. Il avait concerné l’Asie-Pacifique. En dépit des peurs, il s’est résolu rapidement.

Le second acte, qui concerne l’Europe et les USA, se déroule en ce moment même. Il est dévastateur, en particulier sur les personnes âgées et vulnérables.

Le troisième acte, qui concernera l’Afrique, l’Amérique Latine et l’Inde se profile. Il sera probablement encore plus coûteux humainement.

Cette pandémie est une onde de choc qui secoue la Terre entière. Elle propulse un grand nombre de pays dans une situation inconnue jusqu’alors.

L’ampleur de cette crise sanitaire est causée par la rapacité et l’avarice de la bourgeoisie. Elle a mis consciemment en danger et continue de mettre en danger les travailleurs et les travailleuses pour limiter ses pertes financières.

Si la pandémie couvre peu à peu le monde, toutes les classes sociales ne sont pas égales devant elles. Les bourgeois et les bourgeoises se confinent dans leurs villas, téléguident leurs activités, possèdent les droits d’entrées dans leurs cliniques. A l’inverse les masses populaires, qui ont vu dans l’ensemble leurs droits sociaux diminuer, doivent faire avec. Elles sont le jouet des décisions politiques contradictoires, qui, jusqu’au bout, ont tenté de faire coïncider les intérêts de la bourgeoisie et de l’économie avec la lutte contre le Coronavirus. Elles doivent faire avec des hôpitaux surchargés, elles doivent se confiner dans des logements étroits, insalubres, elles doivent renoncer à tous leurs loisirs et ne se consacrer qu’a survivre et travailler. Les femmes, surtout, se retrouvent parfois enfermées dans un univers de violence domestique et de double exploitation.

Dans cette crise, le personnel médical – ainsi que tous ceux et celles qui maintiennent les hôpitaux en fonction (entretient, administration, logistique)- est héroïque. Héroïque mais sacrifié, sans équipements de protection suffisant. Qu’en sera t-il quand il sera malade ? Incapable de continuer ses fonctions ? Il en est de même pour le personnel des maisons de retraites, qui parfois se transforment en mouroirs.

D’autres professions sont particulièrement vulnérables, les livreurs et livreuses, les travailleurs et travailleuses de la distribution sont en permanence en contact avec des personnes potentiellement infectées. Elles sont les victimes invisibles.

Cette crise a frappé avec brutalité l’économie. Les bourses ont plongé. Les pays capitalistes et impérialistes sont passés en économie de guerre. Ils ont renié temporairement l’économie de marché pour s’appuyer sur l’intervention massive de l’État et même sur des nationalisations. L’UE et les USA ont annoncé des mesures immenses pour soutenir l’économie. Mais ces dettes se paieront tôt ou tard. Elles annoncent des temps difficiles.

Il est clair que la bourgeoisie à l’intention de faire payer la récession aux prolétaires et aux classes populaires. Elle se prépare déjà, dans plusieurs États, à s’attaquer frontalement aux droits sociaux. Elle s’appuie pour cela sur une rhétorique fascisante de « sacrifice » exigé par les circonstances.

En France, par exemple, elle prépare à supprimer des congés payés, de lever les limites du temps de travail et évoque même la possibilité d’une suppression « temporaire » du repos hebdomadaire.

Derrière cette dégradation économique se trame mécaniquement une dégradation politique et géopolitique. Peut-être que cette crise, particulièrement forte en Europe et potentiellement ravageuse aux USA, contribuera à rebattre les cartes des rapports de forces internationaux, débouchant sur un nouveau partage du monde. La Russie et la Chine, entre autres États, interviennent pour aider l’Italie ou la France. Mais cette aide est un signe de leurs ambitions.

 

Au sein des États eux-mêmes, il est clair que l’épisode actuel accentuera les troubles politiques. La bourgeoisie, effrayée, va tenter de faire tout son possible pour compenser ses pertes. Elle contre-attaque sur le terrain des droits sociaux. Une partie de la petite bourgeoisie, vulnérable, sait qu’elle perdra tout dans cette crise. Or, elle peut très bien soutenir les revendications populaires tout comme se tourner vers le fascisme et la réaction la plus brutale. Il existe un terrain glissant, potentiellement dangereux.

Ce n’est que par l’action militante et l’action politique que nous pouvons conjurer ce risque et obtenir des victoires sociales et politiques !

Tant que le confinement existe, nous sommes atomisés, sans réelle capacité d’agir. Mais dès qu’il sera levé, il faudra être capable de défendre les droits sociaux et politiques. Nous avons besoin d’une réponse unifiée de la part des communistes.

A la fois internationalement, autour du Front Uni Anti-Impérialiste et Antifasciste International, impulsé par l’ICOR et par l’ILPS. A la fois dans les continents concernées : le MLPD a lancé par exemple une campagne d’entraide et de solidarité.

Mais également dans chaque État, en particulier dans ceux où le mouvement communiste est fragmenté. Nous appelons à ce qu’il soit possible de prendre des positions communes a minima sur la défendre des droits sociaux, des conditions de travail, et sur la dénonciation de l’irresponsabilité de la bourgeoisie dans cette pandémie.

 

Nous appelons donc :

  • A organiser la solidarité partout où cela est possible.

  • A continuer le travail interne et externe malgré la désorganisation causée par crise pandémique.

  • A dénoncer l’attitude de la bourgeoisie et sa politique de liquidation des hôpitaux et des systèmes de santé.

  • A unifier nos forces pour défendre nos droits et riposter aux tentatives perfides de la bourgeoisie de payer la pandémie sur la sueur et le sang des travailleurs et des travailleuses.

 

Rassemblons nos forces.  



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