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Une nouvelle qualité ... ... de la propension générale de l’impérialisme à produire des crises et les chances pour les révolutionnaires

MLPD, Gabi Gärtner, Rote Fahne 21 Avril 2017

 

Maintenant déjà, l’année 2017 se révèle être une année de grands changements. Beaucoup de personnes considèrent que la manière dont Donald Trump exerce sa fonction comme président américain est « incendiaire » – et elles ont raison. Mais quels en sont les causes et les dessous? Beaucoup de questions, beaucoup de soucis, mais aussi une grande détermination se fait jour au vu des crises et guerres qui se multiplient tout comme de nouvelles luttes et mouvements de masse. De grands changements aussi dans le MLPD avec le passage de Stefan Engel à Gabi Gärtner à la tête du parti. Dans ce contexte mouvementé eut lieu récemment le 2e plénum du Comité central nouvellement élu lors du Xe Congrès en 2016. En coordination étroite avec Stefan Engel, la nouvelle présidente du parti, Gabi Gärtner, a analysé à ce propos dans un discours-programme la situation actuelle dans le monde ainsi que les grandes tâches et chances des révolutionnaires. Rote Fahne en témoigne dans des extraits.

Il est de la plus grande importance pour la préparation de la révolution socialiste internationale de qualifier de façon constante et pertinente le développement du système impérialiste mondial et du potentiel de la crise révolutionnaire mondiale. Les tendances ouvertement réactionnaires de l’impérialisme et de ses gouvernements se développent depuis quelques années.

Depuis 2012 – et de manière accélérée dans les années 2014–2016 – de plus en plus de gouvernements ouvertement réactionnaires, nationalistes et fascisants s’installent ou ils passaient à une politique ouvertement réactionnaire. La grande majorité des gouvernements bourgeois, entre autres le gouvernement Merkel/Gabriel, ont réalisé un virage à droite – comme réaction au commencement d’un revirement progressiste international de l’état d’esprit des masses.

L’entrée en fonction de Donald Trump aux États-Unis caractérise le passage d’une quantité à une nouvelle qualité de la propension générale de l’impérialisme à produire des crises. Début mars 2017 Stefan Engel a caractérisé cette évolution comme suit : « La politique de Trump et le virage à droite de différents gouvernements sont la tentative réactionnaire de l’impérialisme de sortir de sa situation de crise. Le développement de pays néo-impérialistes est l’expression de la crise de l’impérialisme. La réaction de divers anciens pays impérialistes comme la Grande-Bretagne avec le Brexit, les États-Unis, le virage à droite du gouvernement japonais ou aussi l’avancée provocatrice de l’OTAN comme en Europe de l’Est caractérisent l’agressivité et la militarisation croissantes du système impérialiste mondial. »

Une situation de départ modifiée est en train d’évoluer

Sur cette base des analyses approfondies ont eu comme résultat les thèses suivantes que je voudrais justifier par la suite :

1. En raison du déplacement considérable dans les rapports de force impérialistes la lutte concurrentielle internationale risque de prendre de plus en plus le caractère d’un échange de coups ouvert et de la confrontation.

2. L’instabilité économique et politique de l’impérialisme s’approfondit sur toute la ligne.

Notamment le risque accru d’une guerre mondiale et des mesures qui accélèrent le passage à la catastrophe écologique planétaire, menacent la paix mondiale et les bases d’existence de l’humanité dans une nouvelle dimension.

3. Les changements depuis l’entrée en fonction de Donald Trump n’ont pas du tout seulement le caractère d’un simple changement de gouvernement :

Avec son arrivée au gouvernement nous assistons à une modification des méthodes de gouvernement. Celles-ci se retrouvent de plus en plus en contradiction avec les habitudes traditionnelles démocratiques bourgeoises, ont tendance à dissoudre l’ordre d’après-guerre du système impérialiste mondial, et Trump remplace le système gouvernemental du mode de pensée petit-bourgeois par la réaction ouverte à l’intérieur et à l’extérieur.

4. De l’assimilation et du positionnement contre le virage mondial à droite des gouvernement ou bien la fascisation des appareils d’État, avec comme point culminant pour l’instant l’exercice de fonction par le président américain Trump, un revirement de l’état d’esprit progressiste commence à naître parmi les masses. Sur ce fond un essor des luttes ouvrières et des masses voit le jour à toute l’étendue de la résistance populaire active.

5. En raison de ces facteurs le développement d’une nouvelle situation de départ tactique se profile au niveau de la politique mondiale.

6. Il faut que suive à la nouvelle qualité du développement de la crise aussi un nouveau palier de la lutte visant à transformer la société.

La conclusion la plus importante est le renforcement nécessaire de la construction du parti marxiste-léniniste dans de plus en plus de pays et sa coordination pratique surtout par l’ICOR – en relation avec l’unification idéologico-politique progressive. …

Le maillon à saisir actuel … en Allemagne est l’interpénétration de l’offensive tactique pour le véritable socialisme et contre l’anticommunisme moderne, associée à la construction de l’Alliance internationaliste, avec la campagne du « centenaire de la révolution d’Octobre » pour sensibiliser la vue stratégique. Sur le fond des changements de la politique mondiale, la réorientation de la stratégie et de la tactique marxistes-léninistes peut devenir la plus grande chance depuis la Seconde Guerre mondiale : pour nous et pour les révolutionnaires à l’échelle mondiale.

États-Unis : Nouvelle méthode de gouvernement

La polarisation sociale croissante érode de plus en plus profondément et universellement le système du mode de pensée petit-bourgeois. Aux États-Unis, elle a eu comme résultat l’échec du mode de pensée petit-bourgeois en tant que méthode de gouvernement.

Quelle est au fait la nouvelle situation tactique de départ, dont la formation se profile ? De toute évidence, la déstabilisation du système impérialiste mondial, survenue depuis la nouvelle organisation de la production internationale, s’accroît de façon accélérée, et elle est reliée à une série de nouveaux phénomènes.

Par exemple, la tentative ouvertement raciste de diffamer l’islam généralement comme base idéologique du terrorisme ; les efforts de renforcer le protectionnisme au lieu de promouvoir le commerce mondial ouvert ; de mettre radicalement en cause les concessions au mouvement écologique international et de commencer à aggraver agressivement les mesures qui nuisent l’environnement ; en outre de ne plus orienter la politique de puissance impérialiste en premier lieu sur le pacifisme impérialiste, mais sur l’agression et la militarisation ouvertes. En ce qui concerne sa méthode de duperie, Trump mise sur la démagogie qui est ultra-réactionnaire jusqu’à sociale-fascisante. Entre autres font partie de ses nouvelles méthodes :

1. L’abandon de pratiques bourgeoises-démocratiques dans les contacts avec l’opposition bourgeoise, les médias bourgeois et les institutions parlementaires.

2. Dans la politique extérieure, la confrontation et l’agressivité au lieu de la diplomatie ; l’abandon provocateur du respect des contrats.

3. Atteinte à la séparation des pouvoirs bourgeoise : Gouverner par décrets en contournant le parlement ; menaces et corruption, pour soumettre des parlementaires et juges bourgeois à sa ligne.

4. Tendance à abandonner le mensonge vital des États-Unis comme « puissance de paix » : militarisation ouverte du gouvernement et de la politique – la guerre, la violence et la torture comme moyens légitimes pour imposer des intérêts nationaux.

5. Attaque contre les médias bourgeois et les illusions encore liées à eux d’une « information médiatique libre ». Manipulation de l’opinion publique par des désinformations ciblées et provocation avec la diffusion effrontée de mensonges comme « faits alternatifs » ; dénégation ouvertement réactionnaire de connaissances scientifiques sûres.

6. Propagation d’une idéologie ouvertement raciste, sexiste et nationaliste pour fasciser et diviser la société.

7. L’avidité au gain capitaliste, sans scrupules et pragmatique, devient le programme déclaré de gouvernement.

8. Attaque provocatrice et radical des « affirmations consensuels » actuelles concernant le système du mode de pensée petit-bourgeois comme la protection de l’environnement – et ce faisant un volte-face ouvert.

Contrairement à Erdogan en Turquie Trump n’a pas encore introduit un système ouvertement fasciste. Le fait que les droits et libertés démocratiques bourgeois sont encore restés intacts aux États-Unis est en rapport avec le fait que la base de masse aux États-Unis pour une telle politique réactionnaire ouverte n’est pas suffisamment grande jusqu’à présent et avec le fait que les protestations du mouvement populaire démocratique se sont accrues par bonds.

Erdogan par contre peut se fier, avec son AKP, à une base de masse relativement large et solide. Les personnes qui ont élu Trump, parce qu’elles se font entuber par sa démagogie, ne peuvent pas être mises sur le même pied que celles qui orientent complètement vers sa politique réactionnaire ou bien s’alignent tout à fait sur elle. Ce n’est qu’un groupe plutôt petit des parties les plus agressives du capital financier américain, des républicains ultra-réactionnaires sur le plan politique, des parties de la Tea Party et des créationnistes1 jusqu’au réseau fasciste Breitbart. Début février un sondage par CNN a constaté : « Six Américains de dix en ont plein le dos avec leur nouveau président. 40 pour cent des électeurs américains exigent même que Trump soit destitué de ses fonctions. »2

Du point de vue idéologique les divers gouvernements ultra-réactionnaires – en dépit de leur accentuation différente – sont relativement d’accord sur les différentes théories de justification. Ainsi Spiegel 6/2017 répand la théorie de la « démocratie illibérale » : « Dans beaucoup de régions du monde la dite " démocratie illibérale " fait son come-back, la démocratie autoritaire où la personne qui gouverne est certes éluee plus ou moins librement, mais où les lois fondamentales des citoyens sont restreintes et un changement de gouvernement est rendu difficile. »

Problèmes de l’exercice du pouvoir

Aujourd’hui, les forces dominantes ne peuvent pas si simplement imposer le fascisme ouvert ou des dictatures militaires contre les masses – même pas compte tenu de la production internationalisée. Elles doivent prendre de « nouvelles voies », pour supprimer ou du moins restreindre massivement les droits et libertés démocratiques bourgeois, de leur point de vue « importuns ». Ce qui leur va tout à fait en y opérant, c’est le fait que les différentes lois d’urgence, les lois « anti-terreur » ou des règlements concernant l’état d’urgence le rendent déjà possible dans le cadre de la démocratie bourgeoise.

Les dessous politiques et idéologiques et les instigateurs sont, pour beaucoup des gouvernements et partis virés à droite, des fascistes ouverts. Ainsi le fasciste Steve Bannon est l’un des conseillers principaux de Trump. Bannon de son côté apprécie Alexandre Douguine, qui passe pour le « Raspoutine de Poutine » et son « nationalisme intransigeant ». Douguine est un chantre du fascisme italien et projette une « révolution mondiale de droite » où les nationalistes de tous les pays s’unissent pour « assécher le marais libéral ». 3

Poutine lui-même renforce ses relations avec les forces fascisantes. Il a reçu Marine Le Pen, la dirigeante du Front National il y a peu de temps et a trouvé « intéressant de faire … un échange mutuel … Elle représente un " spectre politique " en Europe, qui évolue rapidement. » 4

En même temps, les fascistes ouverts ne sont pas acceptables parmi les masses à tel point que Le Pen a dû atténuer la ligne ouvertement fasciste de son père et l’AfD a dû engager la procédure d’exclusion contre Björn Höcke. Il nous faut donc observer exactement les différents passages dans les méthodes de gouvernement de la démocratie bourgeoise au régime ouvertement réactionnaire vers l’intérieur et vers l’extérieur jusqu’a des dictatures fascistes, il nous faut les qualifier et orienter notre stratégie et tactique là-dessus.

L’élaboration de l’écrit Voie révolutionnaire 36/37 au sujet de la crise de l’idéologie bourgeoise et de l’enseignement du mode de pensée revêt une importance encore croissante face aux « batailles » pour le mode de pensée des masses qui accompagnent cette crise.

L’érosion du système du mode de pensée petit-bourgeois

La recherche d’une alternative sociétale s’accroît en Allemagne et depuis une période relativement longue se développent une ouverture croissante, durable et un intérêt pour l’alternative socialiste et le MLPD. C’est la manifestation la plus importante de l’érosion du système du mode de pensée petit-bourgeois.

Le revirement progressiste de l’état d’esprit en train de se développer, s’est affermi au niveau international au cours de l’année 2016. L’entrée en fonction de Trump en janvier 2017 défie les masses encore plus à prendre position massivement dans la société. Depuis début 2017 plus de dix millions de personnes ont manifesté ou fait la grève à l’échelle mondiale lors de grandes protestations de masse. Seulement contre la politique de Trump elles étaient plus de cinq millions – lors de manifestations, de rassemblements, de blocus, partiellement de grèves ouvrières. Rien que le jour de son entrée en fonction 4,7 millions de personnes sortaient dans la rue dans 800 villes dans le monde. C’était aussi les plus grandes manifestations coordonnées au niveau international pour les droits de la femme dans l’histoire d’après guerre.

Un nouveau mouvement de masse de la jeunesse se développe notamment aux États-Unis. Une majorité des jeunes au-dessous de 30 ans désapprouve le capitalisme et parmi eux on constate un besoin de conscience et une sympathie pour le socialisme inconnus jusqu’à présent. Il y a visiblement plus de forces qui cherchent à entrer en contact avec le MLPD et l’ICOR … .

De plus, il y a eu des manifestations pour les droits des réfugiés, par exemple à Barcelone avec 300 000 personnes, le 15 février. Les protestations de masse ont obtenu par leur force la démission du gouvernement réactionnaire de la Corée du Sud ou la reprise de la légalisation de la corruption politique en Roumanie. Au Brésil, un million de personnes ont protesté le 15 mars avec des grèves, des blocus, des occupations et des manifestations contre la suppression de grande envergure du système de retraite. En Inde, un million de personnes ont participé à la grève nationale des employés de banques contre la politique de privatisation du président Modi le 3 mars.

La conscience féminine se réveille sur un large front dans quelques pays et se politise. En Pologne, plus de 100 000 femmes ont empêché, en octobre 2016, par des manifestations et des grèves, l’interdiction absolue d’interruptions de grossesse. En Turquie le mouvement de la femme a empêché une loi qui légalisait en fait les viols – la première défaite ouverte de la dictature fasciste d’Erdogan. À l’occasion de la journée internationale de la femme il y a eu des manifestations de masse dans beaucoup de pays.

En Europe de l’Est il y a eu, e.a. en Arménie, Macédoine, Pologne, Roumanie et Hongrie, de grandes protestations de masse qui continuent toujours contre les gouvernements ultra-réactionnaires.

Très impressionnantes sont aussi les manifestations massives en Russie et en Biélorussie, où la jeunesse sort en masse dans la rue. Des luttes ouvrières, en partie farouches, se sont déroulées en Chine et en Inde au début du mois de marschez VW en Chine pour l’embauche ferme des travailleurs intérimaires.

Les forces dominantes réagissent à cette évolution par la répression renforcée, par des formes social-chauvines ou bien social-fascistes et d’autres formes ouvertement réactionnaires de la démagogie. Par exemple furent condamnés à la prison à perpétuité, prétendument pour meurtre, les dirigeants de la grève chez Maruti au mois de mars en Inde ; contre cette condamnation eurent lieu aussitôt des grèves de masse et une journée de grève et de protestation le 4 avril à l’échelle mondiale. Le gouvernement turc a interdit en janvier la grève de métallos pour raison d’« atteinte à la sécurité nationale ».

Tentatives d’atténuation réformistes

En même temps, des forces telles que Martin Schulz (SPD) ou Emmanuel Macron, candidat indépendant à la présidence en France essaient de ranimer le système de gouvernement du mode de pensée petit-bourgeois.

Le mouvement contre Trump n’est pas non plus en général progressiste ou même un mouvement de gauche. Il comprend aussi des partisans du gouvernement favori Clinton avec des parties du capital monopoliste et ses représentants multimilliardaires comme Mark Zuckerberg, George Soros ou Bill Gates ; des personnes libérales ou démocratiques dans les médias, le corps judiciaire, la bureaucratie et parmi les artistes.

Cependant, ce mouvement bourgeois et petit-bourgeois opposé au gouvernement Trump, ouvertement réactionnaire et fascisant, échouera. Car il n’offre pas une alternative réelle à la propension aux crises de l’impérialisme, qui a conduit au changement actuel des méthodes de gouverner dans divers gouvernements impérialistes.

Ils ne peuvent pas non plus revenir en arrière, au stade avant la critique concernant la méthode de gouverner du système du mode de pensée petit-bourgeois. Le tournant, propagé par le nouveau président du SPD et candidat à la chancellerie Martin Schulz, vers une « justice sociale » n’aura en tous cas pas comme résultat l’annulation de la redistribution du revenu national à la charge des larges masses, dont la responsabilité revient au SPD sous Gerhard Schröder. Tout aussi peu qu’il y aura un abandon des lois Hartz comme de la retraite Riester, de la retraite à 67 ans ou de la dissolution du financement paritaire de l’assurance sociale.

Apparemment la direction du SPD spécule sur des marges de manœuvre pour des réformes sociales, produites par la situation économique en Allemagne. Cependant, celles-ci ne sont que passagères et seront rigoureusement balayées dans la prochaine crise économique et financière mondiale. Les monopoles insistent aussi à tenir les « risques » pour l’évolution économique aussi faibles que possible, ce qui, de leur point de vue, n’offre aucune marge de manœuvre pour supprimer les lois Hartz. Rien que le changement de la politique des taux d’intérêts bas de la Banque centrale européenne (BCE), exigé sans cesse, et une augmentation des taux d’intérêts pourraient coûter des milliards au gouvernement. En fin de compte, le SPD continuera à jouer son rôle de gérant des monopoles.

La base économique de la déstabilisation

La base essentielle de la déstabilisation continue de l’impérialisme au niveau économique réside dans le fait que la suraccumulation chronique du capital sur la base de la nouvelle organisation de la production internationale a atteint un nouveau niveau. Entre 2008 et 2015 la part des 14 pays néo-impérialistes5 aux investissements bruts en capitaux à l’échelle mondiale est passée de 28,5 à 41,9 pour cent, tandis que la part des anciens pays impérialistes (OCDE) est tombée de 66,7 à 51,8 pour cent.6

Tout d’abord, cela avait l’effet d’un exutoire pour les supermonopoles impérialistes leaders qui, déjà en 2009 à 2011, étaient ainsi sortis de la crise économique mondiale. Mais avec ce déplacement de l’activité d’investissement de nouveaux rivaux impérialistes puissants se sont évolués. Leur part à l’exportation mondiale de capitaux a triplé – mesurée aux sorties des capitaux annuels – montant à 30,9 pour cent de 2007 à 2014.7

Pourtant, à partir de 2015, un tournant s’est produit par rapport à l’exportation de capitaux. La part des investissements des pays néo-impérialistes à l’exportation mondiale de capitaux a chuté de 30,9 pour cent en 2014 à 19,9 pour cent en 2015, la part de la Chine est tombée de 18,9 pour cent à 12,5 pour cent. Les anciens pays impérialistes par contre, en particulier l’UE, ont augmenté leur part à l’exportation de capitaux en 2015 comparé à 2014 de 22,5 pour cent à 33,0 pour cent. Mais la part des États-Unis est de nouveau tombée de 24,0 à 20,3 pour cent.8

Joseph Staline, communiste russe et pendant des décennies à la tête de l’Union soviétique socialiste, a fait remarquer : « … que l’inégalité du développement des pays capitalistes conduit, au fil du temps, habituellement à une perturbation soudaine au sein du système mondial du capitalisme … », ce qui a pour résultat « des crises et catastrophes de guerres ».9 La multipolarité de l’impérialisme est une manifestation de cette inégalité du développement et elle l’a en même temps énormément accéléré. C’est cela l’origine de la montée des conflits militaires dans le monde, ce qui va jusqu’à l’évolution de la menace d’une nouvelle guerre mondiale.

Recul des États-Unis

L’inégalité la plus évidente dans le développement du système impérialiste mondial est le recul massif de l’impérialisme américain en ce qui concerne sa position dominant le marché mondial.

Ce développement a un point de départ dans l’échec militaire et économique de la stratégie impérialiste américaine au Proche et Moyen-Orient. Rien que la guerre en Iraq a coûté aux États-Unis, jusqu’à l’année 2013, la somme de 2,2 billions de dollars américains10, la guerre en Afghanistan jusqu’à l’année 2015 environ 1,5 billion.11

Par le développement massif de la fracturation hydraulique, nuisible à l’environnement, les États-Unis ont pu conquérir pour quelque temps l’hégémonie sur le marché mondial dans la production de pétrole. Pourtant, l’Arabie Saoudite et la Russie ont riposté en augmentant la production de pétrole. Le prix du pétrole a chuté entre juin 2014 et janvier 2016 de plus de 110 à 27 dollars américains par baril et a précipité le secteur de la fracturation hydraulique dans une crise profonde. Depuis, des installations d’extraction pour la fracturation ont été fermées, rien qu’au Texas 100 000 postes de travail ont été supprimés dans l’industrie pétrolière.12 En 2016, la Russie et l’Arabie Saoudite ont reconquis l’hégémonie sur le marché mondial dans la production de pétrole et évincé les États-Unis.13 L’un des buts déclarés de Trump est de promouvoir de nouveau et à grande échelle la fracturation hydraulique.

Dans l’industrie automobile General Motors et Ford étaient – vu leur chiffre d’affaires – les plus grands groupes automobile du monde en 2000, ils avaient même précédé DaimlerChrysler, Toyota et Volkswagen. Tandis que Volkswagen a conquis la place sept des supermonopoles internationaux, General Motors est tombé à la place 19 et Ford à la place 20. Il en est de même si l’on regarde l’industrie pétrolière ou les grandes banques. Parmi les membres du gouvernement et les conseillers du président américain Trump se trouvent en plus de trois anciens généraux non par hasard

* trois représentants de Goldman-Sachs (Steven Mnuchin, Gary Cohn, Walter J. Clayton),

* deux de l’industrie pétrolière, parmi eux l’ancien président du comité directeur d’ExxonMobil, Rex Tillerson,

* Mary Barra, présidente du comité directeur de General Motors.

Ils représentent les forces du capital financier international dominant sans partage aux États-Unis, qui ont dû essuyer le plus grand recul dans la lutte concurrentielle, surtout avec la Chine, et qui, sur cette base, se sont développés de façon particulièrement agressive.

La Chine avec une stratégie modifiée

Le social-impérialisme chinois a amorcé un changement de sa stratégie dans la lutte pour la domination du marché mondial avec son agenda « Made en Chine 2025 ». Si les monopoles chinois ont investi jusqu’à présent avant tout en Amérique latine et en Afrique pour s’assurer les matières premières et les débouchés, c’est maintenant en Europe que les investissements augmentent avec un grand savoir-faire technologique, de préférence en Allemagne.14 Les investissements chinois dans l’UE sont montés de 2015 à 2016 de 77 pour cent à plus de 35 millions d'euros.15

L’offensive à l’exportation allemande sur une mince couche de glace

L’impérialisme de la RFA a obtenu à sa faveur un autre déplacement important dans les rapports de force impérialistes : En 2016 l’offensive à l’exportation des monopoles allemands a atteint un nouveau montant record avec la vente de marchandises d’un total de 1,207 billions d’euros. Les importations ont également atteint un nouveau record avec 954,6 milliards d’euros16 ; ceci correspond à un excédent des exportations de près de 250 milliards d’euros. Cette offensive à l’exportation est la base économique du renforcement du rôle de l’impérialisme de la RFA dans le monde, pour lequel il s’est servi rigoureusement de l’UE comme base de puissance économique et politique – au détriment d’autres États.

Mais aussi dans la lutte concurrentielle avec l’impérialisme américain, l’impérialisme de la RFA a rattrapé du terrain. De 2012 à 2015 les importations en provenance des États-Unis n’ont augmenté que de 1,2 milliard d’euros, tandis que les exportations vers les États-Unis se sont accrues de 25,6 milliards d’euros. Cela va de pair avec des déplacements visibles dans les relations commerciales. La Chine a évolué dans une seule année, de 2015 à 2016, du quatrième plus grand partenaire commercial de l’Allemagne au plus grand, tandis que les États-Unis sont retombés de la première à la troisième place.17 Cependant, l’offensive à l’exportation allemande s’aventure sur une mince couche de glace. Elle manifeste aussi une dépendance énorme du développement extrêmement instable de l’économie mondiale.

Au niveau politique, Angela Merkel s’est mise en scène comme « actuellement la plus importante avocate de la démocratie et des valeurs de l’Occident ».18 Autant que le Brexit affaiblit l’UE dans son ensemble au niveau politique, économique et militaire, le gouvernement Merkel en profite en même temps pour renforcer le rôle dirigeant de l’Allemagne dans l’UE et dans le monde. La conception de crise de « l’Europe des deux vitesses » affermit l’ambition au leadership de l’impérialisme de la RFA dans l’UE, en commun avec les États affaiblis, la France et l’Italie.

Agressivité croissante de l'impérialisme de la RFA

Sur le plan militaire, l'impérialisme allemand renforce également sa position ; en 2016, l'Allemagne a exporté des armements d’un montant de 6,68 milliards d'euros, le résultat le second en importance dans son histoire. Les concessions à l'égard des revendications du président américain Trump à relever les dépenses militaires pour l'OTAN à deux pour cents du produit intérieur brut (BIP) démontrent que l'Allemagne et l'UE veulent se positionner aussi au plan militaire dans la lutte pour le repartage du monde.

Cependant, le virage à droite du gouvernement et le caractère agressif de l'impérialisme allemand qui émerge ainsi plus ouvertement a accentué sa crise politique latente. Il fait face à une critique croissante jusque dans des milieux bourgeois à l’égard : des exportations d'armement ; des renvois surtout vers l'Afghanistan ; de la collaboration avec des régimes réactionnaires et fascistes comme la Turquie ou l'Arabie Saoudite ; du démantèlement des droits et libertés démocratiques bourgeois. Le mythe de la culture de bienvenue de Merkel ne peut pas non plus être maintenu.

Protectionnisme et libre-échange – deux revers d'une même médaille

Avec le nouveau protectionnisme agressif lancé par le président américain Trump – avec l’instauration d’une taxe sur les importations s’élevant jusqu'à 35 pour cent – et la résiliation de zones de libre-échange multilatérales, Trump prétend stabiliser de nouveau l'économie américaine vis-à-vis de ses concurrents. Le programme de parti révisé du MLPD indique que les rapports de production monopolistes d'État internationalisés « mettent en question en permanence l’État-nation, car il est devenu un obstacle pour le développement des forces productives internationalisées. En même temps augmente l’importance des États nationaux et de l’armement de leur appareil de pouvoir. »19

La contradiction entre les forces de production internationalisées et les formes d’organisation nationales s'intensifie aujourd'hui dans une qualité inédite. Trump et les autres gouvernements ultra-réactionnaires fascisants représentent la défense de la prétention au pouvoir des différents États-nations par une fascisation ouverte de leurs appareils d'État. Cependant, les États-Unis tout comme la Grande-Bretagne ne seront jamais en mesure de rattraper leur rechute sans alliés. Dans ce contexte, cette politique réussira peut-être à court terme, mais elle échouera en fin de compte. Le Brexit mène à ce que même le « Royaume Uni » tout entier puisse éclater vu que l'Écosse ainsi que l'Irlande du Nord ont déjà annoncé de ne pas en faire partie et de vouloir rester dans l’UE.

L'intérêt de l'impérialisme allemand au dit « libre-échange » – et le conflit avec la politique de Trump fondé sur cela – est dicté par la structure de dépendance vis-vis des exportations de l'impérialisme allemand. Cependant, outre l'exploitation agressive du commerce mondial pour des avantages concurrentiels par l'impérialisme allemand, sa politique est en même temps liée à des taxes sur les importations et à d'autres mesures protectionnistes. Le site web « Global Trade Alert » qui « veille » aux mesures protectionnistes au niveau mondial, fait actuellement une liste pour l'Allemagne de 353 mesures protectionnistes. Pour les États-Unis sont énumérées 1281 mesures, pour l'Inde 656, la Russie 658 et la Chine 267 mesures protectionnistes.20

L’hymne des concurrents impérialistes au « marché libre », dirigé à des fins de propagande contre le protectionnisme, cherche à gagner les masses à la lutte concurrentielle impérialiste pour le marché mondial. Ceux qui le chantent le plus fort, comme l'Allemagne et la Chine, sont aussi ses plus forts profiteurs.

« Protectionnisme » et « liberté du commerce mondial » sont deux revers d'une même médaille par lesquels les super-monopoles internationaux tentent à obtenir un avantage dans la lutte concurrentielle internationale – et où ils accordent la priorité tantôt à l'un, tantôt à l'autre. Les deux tactiques de la politique impérialiste entrent cependant de plus en plus en contradiction insoluble avec la production internationalisée et avec le développement des forces de production révolutionnaires. Elles constituent donc malgré elles des forces motrices essentielles de la déstabilisation de l'impérialisme et du défi révolutionnaire pour les masses du monde.

Économie mondiale fluctuante

La stagnation fluctuante dans l'économie mondiale continue à se développer de façon inégale et avec une tendance à des variations plus fortes à la hausse et à la baisse. Dans les anciens pays impérialistes, qui – avec la fin de la crise économique et financière mondiale en 2014 – étaient redevenus temporairement le moteur principal de l'économie mondiale, ce moteur est enrayé aussi. Depuis le quatrième trimestre 2015, la production industrielle des États-Unis baisse sans cesse alors qu'elle avait pu, en 2014 et 2015, dépasser légèrement le niveau d'avant la crise.

La production industrielle de l'UE connaît depuis 2015 une légère tendance à la hausse, mais est, au quatrième trimestre 2016, toujours 5,6 pour cent inférieure au niveau d'avant la crise. Pour le même trimestre, la production industrielle demeure largement en-dessous du niveau d'avant la crise avec 90,5 pour cent pour la Grande-Bretagne, 88,5 pour cent pour la France, 79,5 pour cent pour l'Italie et 76,4 pour cent pour l'Espagne ; de même 85,5 pour cent pour le Japon.

La croissance du produit intérieur brut (BIP) en Allemagne représente une particularité étant donné qu'elle était, au quatrième trimestre 2016, de 107,9 pour cent par rapport au niveau d'avant la crise. Les taux de croissances les plus élevés du BIP provenaient avec 3,9 pour cent des prestations dans le domaine financier et des assurances et, avec 2,9 pour cent, du secteur de l'information et de la communication. La dite industrie manufacturière n'en réalisait que 0,5 pour cent. La production industrielle en Allemagne oscillait en 2016 autour du niveau d'avant la crise avec des fluctuations entre – 0,4 pour cent et + 2,0 pour cent.

La base économique des pays néo-impérialistes, qui s'était énormément renforcée pendant la crise économique et financière mondiale, perd aussi de son dynamisme et de sa force.

Depuis 2015, le Brésil se trouve dans une crise économique ; le niveau de sa production industrielle au quatrième trimestre 2016 était de 18,5 pour cent inférieure à celui d'avant la crise.21

La production industrielle de la Turquie a diminué de 2,8 pour cent au troisième trimestre 2016, mais atteint toutefois encore 114 pour cent du niveau d'avant la crise.

La croissance de la production industrielle en Chine, qui connut de 2008 à 2014 des taux de 6,9 à 12,6 pour cent, s'est affaiblie nettement en 2015 avec 5,9 % et en 2016 avec 6,0 pour cent.

En Inde où la production industrielle avait atteint en 2015 122,8 pour cent du niveau d'avant la crise, la croissance subit un ralentissement depuis 2016 et baissait au troisième trimestre 2016 de 0,9 pour cent par rapport à l'année précédente.

La production industrielle en Corée du Sud, au Mexique et en Russie qui, en 2013/2014, avait déjà dépassé avec 107-108 pour cent le niveau d'avant la crise, recule depuis et atteignait en décembre 2016 103,4 pour cent.

Ainsi se renforcent des facteurs qui indiquent qu'une nouvelle crise de surproduction est en train de se préparer.

La crise structurelle internationale

La crise structurelle internationale chronique de la destruction permanente et relativement contrôlée de capital s'aggrave également après la fin de la crise économique et financière mondiale pour finir en bataille d'anéantissement pour une position dominante sur le marché mondial. Les fusions et acquisitions transfrontalières augmentaient par bonds en 2015 pour atteindre 735 milliards de dollars US et maintenaient en 2016 avec 831 milliards de dollars US cette valeur la plus élevée depuis 2007.22 Des secteurs entiers comme l’agrochimie sont restructurés ; par différentes méga-fusions, 70 pour cent du marche des pesticides et 60 pour cent des semences commerciales seraient concentrés sur trois groupes.

De telles luttes pour la réorganisation des parts de marché mondial entre les anciens et les nouveaux pays impérialistes ont aussi été déclenchées dans les secteurs automobile, sidérurgique, pétrolier, électronique, des télécommunications, du commerce, de la construction navale, des banques et des assurances.

La croissance de la désorganisation et du pourrissement du système impérialiste mondial va de pair avec une augmentation des activités criminelles. Dans différents pays il y a des crises semblable à celle de VW en Allemagne : ainsi en Corée du Sud à propos de l’interdépendance du groupe Samsung avec le gouvernement en place.

La crise structurelle internationale chronique s'interpénètre avec une nouvelle crise structurelle de la reconversion du moteur à combustion au moteur électrique. Les super-monopoles d’automobile néo-impérialistes en plein développement, surtout de la Chine et de l'Inde, attaquent par l'électromobilité la position dirigeante des monopoles d’automobile allemands, européens, japonais et américains. La crise de VW continue à se propager sur de plus en plus de groupes automobiles et de modèles de voiture et met en doute le prestige et la vente de séries entiers de modèles et le moteur diesel en tant que tel.

Eu égard à cela, cette reconversion vers la mobilité électrique devient une question existentielle dans la lutte concurrentielle mondiale des monopoles d’automobile. Elle est liée, en particulier à cause de la suppression d'une grande partie des pièces du moteur, à l'anéantissement de postes de travail s’élevant à près de 2,7 millions. Ceci par rapport à environ neuf millions d'ouvriers de l'industrie automobile à l’échelle mondiale, selon les estimations d’IG Metall.23 Évidemment ces projets dépendent en même temps entièrement de ce que les énormes investissements qui y sont nécessaires de la part des monopoles « soient rentables » du point de vue de leur économie de profit.

Un autre facteur qui augmente la fragilité de l’économie mondiale, c'est l'augmentation explosive du capital spéculatif dans l'économie mondiale. En 2015, la capitalisation boursière mondiale a progressé à son niveau le plus élevé jamais atteint avec 76 billions de dollars US.24

Confrontation interimpérialiste

La concurrence interimpérialiste menace de passer de plus en plus dans une phase d'échange de coups ouvert et de confrontation.

Pour le première fois depuis l’effondrement de l'Union soviétique social-impéraliste en 1991 apparaît de nouveau une confrontation directe des principales puissances impérialistes, aussi bien en Syrie qu'en Ukraine. Cela peut déclencher une IIIe Guerre mondiale ; il en est de même si le conflit continue à s'aggraver entre les Etats-Unis, l'ancienne grande puissance, et la Chine, la puissance émergente la plus agressive.25 Afin d'isoler la Chine, Trump modifie la politique à l'égard de la Russie.

La Chine est aujourd'hui le plus grand importateur de pétrole du Moyen Orient, par contre elle ne dispose pas d'une flotte suffisante pour assurer les voies maritimes. Un tiers du trafic maritime du commerce mondial passe par la Mer de Chine du Sud où il y a aussi d'importants gisements de pétrole.26 Ici, les États-Unis ont commencé en février 2017 par des patrouilles maritimes.  « L'interruption de ces voies d'approvisionnement par une grande puissance évoque la IIIe Guerre mondiale » avait prédit déjà en 1983 l'écrit Voie révolutionnaire 22 « La guerre et la paix et la révolution socialiste ».27

De manière provocatrice, Steve Bannon, conseiller en chef de Trump, déclare : « que Péking et Washington vont faire la guerre dans la Mer de Chine du Sud dans les cinq à dix prochaines années. »28

Conformément à cela, les États-Unis augmentent leur budget de la Défense de 54 milliards de dollars et renforcent de manière provocatrice le déploiement d'armes dans la région du Pacifique. 50 000 soldats sont stationnés au Japon, 28 500 en Corée du Sud.29 En Corée du Sud ont commencé, en mars 2017, de grandes manœuvres militaires de deux mois avec 300 000 soldats de la Corée du Sud et des États-Unis.30 Certes, le budget militaire de la Chine n'augmente «plus que de » sept pour cent ; néanmoins les forces navales sont multipliées par cinq – ce qui signifie une préparation à des conflits dans la Mer de Chine du Sud.31

Face à ces développements, la lutte pour la paix et la lutte antimilitariste doivent être renforcées essentiellement et la construction d'un nouveau mouvement pour la paix doit être encouragée. Dans ce cadre, l'Alliance Internationaliste se profile comme une force résolument indépendante de toutes les puissances impérialistes. C'est un atout qu’il y a un consensus de tous sur cette question – malgré des forces très différentes dans l'Alliance Internationaliste ! Il faut éviter une IIIe Guerre mondiale – par la lutte des peuples en relation étroite avec la lutte de classe !

Fascisation des appareils d’État

L’aggravation dans la politique extérieure correspond un procès accéléré de fasscisation des appareils d’État. Une priorité est le renforcement de la collaboration internationale des services secrets.

Tout comme l’élargissement des procédures s’appuyant sur le paragraphe 129 aliénas a/b contre les forces révolutionnaires en Allemagne avec d’autres arrestations. En plus, il y a la collaboration étroite avec le régime Erdogan fasciste et le durcissement de l’interdiction du PKK et de son élargissement sur les PYD, YPG et YPJ, contraire au droit international – ce qui correspond également au jugement des milieux juridiques bourgeois.

Le fait rencontre une grande opposition que de cette manière des forces tombent sous le coup de l’interdiction qui sont les combattants les plus conséquents contre Daech fasciste. Il faut sans tarder retirer les autorisations de poursuite du ministère fédéral de la justice contre les TKP/ML, PKK et d’autres organisations révolutionnaires et rompre les relations avec le régime Erdogan !

La crise environnementale s’intensifie

Le virage à droite des gouvernements impérialistes va de pair avec la désintégration accélérée des mesures de protection de l’environnement que les masses ont conquises de haute lutte. Cela rencontre une dynamisation de l’interaction des facteurs principaux du passage dans la catastrophe écologique planétaire. Ce processus comporte le potentiel d’un autre bond qualitatif dans le passage à la catastrophe écologique planétaire – avec des conséquences irréversibles.

Tout de suite après son élection le président américain Trump a annoncé le développement massif de la fracturation hydraulique à laquelle il atteste l’« indépendance énergétique » des États-Unis et un « avantage énorme » pour les monopoles américains.32 Aussitôt il a supprimé l’arrêt des travaux pour le pipeline Dakota, instauré par Obama, qui doit transporter du pétrole à travers les réserves des Indiens dans les États-Unis. Dans la suite, des manifestations de masse avec la participation de douze tribus indiennes ont paralysé Washington, le 10 mars.33 Le 2 mars Trump a nommé Rick Perry, « climatosceptique », lobbyiste du pétrole et ex-gouverneur comme nouveau ministre de l’énergie. Celui-ci a l’intention d’abolir le ministère de l’énergie, le climatosceptique Scott Pruitt comme nouveau directeur de l’Agence américaine de la protection de l’environnement EPA veut même se débarrasser de sa propre agence.

Le gouvernement fédéral intensifie également sa politique de destruction environnementale : avec les machinations scandaleuses de VW, le retour en arrière dans la promotion des énergies renouvelables, le deal nucléaire avec les quatre supermonopoles énergétiques allemands, la loi sur la fracturation hydraulique et l’extension de l’extraction du lignite. Il y a un mois, on a aussi changé la loi fédérale sur la protection de la nature et introduit un droit de veto du ministère des transports et de l’agriculture, au cas où des règles protectrices devront être renforcées.

Le coordinateur des secours d’urgence des Nations unies Stephen O’Brien a mis en garde le Conseil de sécurité contre une famine dramatique au Yémen, au Soudan du Sud, en Somalie et au Nigeria ; selon ses mots jusqu’à 20 millions de personnes pourraient mourir de faim. Actuellement, les Nations unies se trouveraient confrontées à la plus grande catastrophe humanitaire depuis leurs fondation en 1945.34 500 millions d’enfants vivent dans des régions avec un risque d’inondation. 160 millions sont touchés par de graves sécheresses.

Aussi en ce qui concerne les causes de fuite une nouvelle identité se manifeste entre la destruction de l’environnement, des guerres impérialistes criminelles et la répression fasciste. …

Débat sur les pays néo-impérialistes

Au centre des discussions internationales se trouve un débat intense sur l’évaluation de l’apparition de pays néo-impérialistes et des conclusions qu’il faut en tirer. À partir des publications du MLPD ce débat est déjà mené dans de nombreux partis, de nombreux comités centraux s’occupent de cette question, font des analyses eux-mêmes etc. …

Les luttes ouvrières internationales

Le prolétariat industriel international est la force dirigeante du revirement progressiste de l’état d’esprit en train de naître. Suite à un recul temporaire l’année dernière, les luttes se raniment au niveau international en 2017. Même si en Allemagne les journées de grève ont diminué légèrement en 2016 par rapport à 2015, le nombre des grévistes a baissé à peine.

Les délégués de la 2e Conférence internationale des mineurs (IMC) ont prouvé de façon saisissante l’importance politique et la force du mouvement des mineurs international :

* En Égypte et en Tunisie des mineurs ont imposé avec leurs grèves la suppression temporaire du travail intérimaire dans le dit « printemps arabe ».

* En Inde jusqu’à 700 000 mineurs ont formé la troupe la plus forte contre les lois anti-ouvrières du président Modi.

* En Ukraine une grève acharnée se déroule contre la fermeture de mines – contre les forces paramilitaires des barons des mines, soutenus par le gouvernement. …

Dans notre travail à la ligne principale de combat, ce sont les exigences accrues à la conscience de classe, analysées dans Voie révolutionnaire 3535 qui s’avèrent tout à fait justes – et nous a rapportés nombre de caractéristiques uniques !

L’économiste ne s’intéresse pas du tout par exemple pour les livraisons gratuites de charbon faisant parie intégrante de la retraite des mineurs, parce que ceux-ci ne sont plus dans les mines (ce qui est dans la nature des choses). Cependant, l’année dernière, il y a eu à ce propos les plus grandes protestations ouvrières dans la région de la Ruhr. …

Les points de culmination dans l’industrie automobile, faisant effet sur l’ensemble de la société, et les exigences qui en résultent pour la classe ouvrière sont uniquement à comprendre dans le contexte de l’apparition des pays néo-impérialistes.

Comme reflet des changements objectifs, de nouvelles variantes du social-chauvinisme apparaissent :

Le néo-impérialisme turc introduit une division dangereuse dans le mouvement ouvrier – de plus en plus souvent des partisans d’Erdogan font les délateurs dans l’entreprise.

Le président de l’ensemble des comités d’entreprise chez Opel, Schäfer-Klug, salue la fusion PSA-Opel comme « chance pour un fort groupe européen ».

Dans le magazine interne inside VW le chef du comité d’entreprise Osterloh répond à la demande critique à propos de la liquidation possible d’emplois : « … comme il s’agit de l’avenir de VW, cela est malheureusement inévitable. »36

Cela confirme la définition de Lénine qui caractérise le social-chauvinisme comme « opportunisme achevé »37 Il est aussi la base de la campagne de diffamation anticommuniste accrue, selon laquelle chaque personne qui attaque VW ou « son » groupe, est un dénigreur des siens et anéantit des emplois. Dans cette situation, le MLPD prend une position de classe clairement prolétarienne.

MLPD – comme force de gauche révolutionnaire

La crise du système gouvernemental du mode de pensée petit-bourgeois fait ses effets universels aussi en Allemagne. Les gens ne croient plus vraiment toute la gamme des mensonges de vie des forces dominantes. Qu’il s’agit de la politique extérieure prétendument « pacifique », de l’écologisme impérialiste ou de la politique de collaboration de classes, qui maintiendrait les sites de production et les emplois.

Presque tous les courants petits-bourgeois – du Linkspartei, des Verts, des réformistes de gauche dans les entreprises et les syndicats jusqu’aux révisionnistes38 – ont des problèmes vu la polarisation sociétale et se retrouvent carrément dans une crise. …

Des révisionnistes de tête passent même ouvertement à des parties du camp impérialiste, réactionnaire et nationaliste : à Poutine, Assad, en partie même à Trump. Ainsi Klaus Hartmann, membre du DKP et président fédéral de la Fédération allemande de la libre-pensée, attaque le mouvement de protestation contre Trump comme « stratégie de délégitimation contre Trump qui vise à perturber la partie la plus positive de la politique extérieure qu’il a annoncée, c’est-à-dire à réduire les tensions avec la Russie. »39

Cette politique caractérise le passage de parties des révisionnistes à des positions ouvertement social-impérialistes, ce qui discrédite leurs représentants de tête définitivement comme alliés.

En même temps, cela conduira à une grande scission au sein du camp révisionniste – et à une ouverture et un intérêt pour le MLPD de la part des forces sincères ; et au niveau international pour l’ICOR.

C’est d’une importance au niveau de la politique mondiale que la lutte pour la paix devient un terrain essentiel du changement des rapports de forces – des révisionnistes jusque vers les marxistes-léninistes ! La crise du mouvement des autonomes se poursuit aussi.

Dans cette situation les cartes se distribuent de manière nouvelle comme on dirait et le MLPD devient de plus en plus le point de mire comme force de gauche révolutionnaire.

1 Un groupe réactionnaire, chrétien-intégriste, qui contestent e.a. l’évolution

2 www.huffingtonpost.de, 04/02/17

3 Zeit online, 23/02/2017

4 Spiegel, 24/03/2017

5 En font partie les pays BRICS et MIST, Qatar, Arabie-Saoudite, Argentine, les Émirats arabes unis et l’Iran

6 Banque mondiale, propres calculs GSA e.V.

7 CNUCED, propres calculs GSA e.V.

8 ibid.

9 Staline, tome 15, p. 33 (se réfère à la traduction allemande)

10 dpa dans : Merkur.de, 15/03/13

11 statistica.com

12 oilprice.com, 8/6/16

13 www.tradingeconomics.com, 6/3/17

14 Les investissements directs chinois en Allemagne et Europe – une étude du Mercator Institute for China Studies et du Rhodium Group, juin 2015

15 Süddeutsche Zeitung, 08/03/2017

16 Süddeutsche Zeitung, 09/02/2017

17 Deutschlandfunk, 26/02/2017

18 Frankfurter Rundschau, 13/03/2017

19 Programme du MLPD, p. 8 de l'édition numérique

20 Die Zeit, 16/03/17

21 OECD, propres calculs GSA e.V.

22 CNUCED, propres calculs GSA e.V.

23 www.sueddeutsche.de 13/09/2016, propres calculs GSA e.V.

24 WFE (World Federation of Exchanges), propres calculs GSA e.V.

25 cf. Voie révolutionnaire 22, Essen 1983, p. 28 de l’édition allemande

26 « Deutsche Welle », 19/02/2017

27 Voie révolutionnaire 22, op.cit., p. 30

28 dans son show à la radio en mars 2016, cité dans The Australian ,23/02/2017, TAZ et  finanzmarktwelt, 02/02/2017

29 N24, 10/01/2017

30 Richard Stone, « United States & South Korea », mars 2017

31 Süddeutsche Zeitung, 15/03/2017

32 https://twitter.com/realdonaldtrump/status/198131842593984515?lang=en

33 http://www.huffingtonpost.com/entry/native-nations-march-washington-dc-us_us_58c20238e4b0d1078ca597af

34 Huffington Post, 03/10/2017

35 « Alerte à la catastrophe ! Que faire contre la destruction délibérée de l’unité de l’homme et de la nature ? », Essen 2015

36 Magazine interne inside VW du 10/03/2017

37 Lénine, tome 21, p. 461

38 Révisionniste : quelqu’un qui veut concilier la contradiction fondamentale entre capitalisme et socialisme et veut se faire passer tout de même comme marxiste ou marxiste-léniniste

39 Rote Fahne Magazin, 05/2017, p. 39

 

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