L'ICOR et la lutte mondiale pour la démocratie et la liberté !
1. Trois ans et demi après septembre 2008 s’amorce de nouveau une chute profonde de la crise économique et financière mondiale persistante. Avec une gestion de crise impérialiste jusqu'ici unique, mise en place par le G20 en novembre 2008, une faillite incontrôlée du système financier international a pu être évitée et l'effet de la chute de la crise a pu être amorti pour le moment. Les dominants réussirent surtout à amortir tout d'abord les secousses politiques qui vont de pair avec les crises économiques. Mais les espérances spéculatives du capital financier international en un essor économique à l'échelle mondiale furent anéanties. Le fait qu’il ne s’est pas produit était en même temps le point de départ pour la crise de liquidité en Europe. Comme les budgets nationaux réduits ne parvenaient plus à servir les crédits, la crise financière éclata de nouveau ouvertement au début de 2010 sous forme de la crise de l'euro. Cette fois-ci, elle ne partait pas de quelques banques monopolistes – comme encore en 2008 – mais des budgets nationaux, des instruments mêmes de la gestion de crise. La gestion de crise internationale elle-même se retrouva dans une crise profonde. Au début de l'année 2012, les gouvernements des pays impérialistes se trouvent devant un monceau de décombres de leurs fantasmes économiques et politico-financiers.
2.En raison de l'inégalité du développement économique et le fait qu'ils sont touchés différemment par la crise économique et financière mondiale, les contradictions inter-impérialistes occupent de nouveau le devant de la scène. Les contradictions au sein de l'UE sur la répartition des fardeaux de la crise économique et financière, de même que les contradictions entre l'UE et les États-Unis d'un côté et entre l'UE et les États-Unis à l'égard de la Russie, de la Chine et de l'Inde de l'autre côté.
3.En ce moment, le problème principal des dominants consiste dans le fait qu'ils ne viennent plus à bout des effets de la crise économique et financière mondiale. Cela restreint fortement la marge de manœuvre des mesures publiques pour poursuivre la gestion de crise. À cause de la situation difficile des finances publiques, un simple renouvellement de la gestion de crise commune internationale n’est pas en vue et pourrait provoquer une réaction en chaîne de banqueroutes d'État, d’effondrements de banques ou même de tout le système financier mondial. L'approfondissement de la crise économique et financière mondiale conduit déjà à des licenciements massifs, à la réduction de salaires et au démantèlement des acquis sociaux. Cela augmentera encore plus la colère des larges masses contre les gouvernements et le système impérialiste mondial. Une aggravation de la lutte des classes à l'échelle mondiale sera la réponse.
4.La crise de la gestion de crise était liée à la répercussion de plus en plus intense des fardeaux de la crise sur les larges masses dans de nombreux pays et sur les pays opprimés et dépendants de l'impérialisme. Cela provoqua un revirement parmi les masses. Une lutte au-delà des frontières pour la liberté et la démocratie se développa comme un des phénomènes hors pair de notre temps. L'histoire du mouvement ouvrier enseigne que la lutte pour la liberté et la démocratie constitue dans les pays fascistes, les dictatures militaires et des pays ou les droits et les libertés démocratiques sont très limités un stade préliminaire nécessaire à la lutte révolutionnaire pour le renversement de l'impérialisme et l'instauration d'une société socialiste.
Lénine fit remarquer :
« Le capitalisme en général et l'impérialisme en particulier font de la démocratie une illusion, et dans le même temps le capitalisme engendre des aspirations démocratiques dans les masses … l'éveil et la croissance du soulèvement socialiste contre l'impérialisme sont indissolublement liés à la croissance de la riposte et de l'effervescence démocratique. » (Lénine, « Réponse à À. P. Kievski (I. Piatakov), Œuvres, t. 23, Éditions sociales, Paris 1974, p. 23/24)
Tôt ou tard, les turbulences du système impérialiste mondial conduiront inéluctablement à une crise révolutionnaire mondiale !
Avec le mouvement insurrectionnel démocratique en Afrique du Nord (en particulier en Tunisie et en Égypte) comme point de départ les luttes se propagent sous forme d'ondes en Europe via la Grèce, l'Italie, l'Espagne, le Portugal. Dans presque 50 pour cent des pays du monde, les conditions sociales dominantes sont mises en question par des révoltes, des manifestations massives, des grèves générales ainsi que des conflits armés. 35 de 177 pays analysés furent considérés en 2011 comme instables « en phase aiguë » en raison d'une dégradation accélérée de l’État, dans d’autres 130 pays la stabilité politique est « menacée ». Le développement accéléré d'un processus d'effervescence est incontournable. À l'échelle mondiale les masses sont sensibilisées contre le capital financier international dominant sans partage, ses méthodes d’exploitation et d’oppression. Les affrontements avec le pouvoir de l'État augmentent et soulèvent directement la question du caractère du système impérialiste et des alternatives révolutionnaires. Le prolétariat industriel qui travaille dans les lieux de production des monopoles internationaux se manifeste plus clairement comme force dirigeante du processus révolutionnaire mondial. Ainsi presque 1 million de mineurs ont participé aux luttes des mineurs pendant les derniers mois. Un signe précurseur de la crise révolutionnaire mondiale est la rébellion de la jeunesse à l'échelle mondiale qui atteint un nouveau niveau. La première Conférence mondiale des femmes de base du 4 au 8 mars 2011 au Venezuela avec une participation de 42 pays est l’expression concrète d’un renouveau du mouvement combatif international de la femme qui est devenu un composant essentiel de la lutte pour la démocratie et la liberté d’une manière sans précédent dans l’histoire.
Avec l'essor des luttes mondiales pour la démocratie et la liberté la tendance à la réaction politique se renforce également. En Égypte on rosse les masses sans merci et leur tire dessus. Au Kazakhstan au moins 70 ouvriers pétroliers en grève furent tués par balles. En Russie le régime de Putin cherche à calmer le peuple au moyen du trucage des élections et par la terreur d'État. Au Congo l'appareil d'État affronta les manifestations des masses avec la terreur de l’État. En Turquie des arrestations massives systématiques de politiciens kurdes ont lieu derrière une démocratie de façade. Les révolutionnaires dans le monde doivent se préparer en 2012 à une aggravation draconienne des conflits de classe et braver avec détermination la contre-révolution croissante.
La combativité de la classe ouvrière et des larges masses qui aspirent à la démocratie et la liberté, de l'autre côté le renforcement de la violence réactionnaire par les détenteurs du pouvoir impérialistes et leurs gouverneurs sont le terrain d'une révolutionnarisation des larges masses.
5. Bien que la tendance principale dans le monde est la lutte pour la liberté et la démocratie, la persistance et l’aggravation de la crise économique et financière mondiale aggrave le danger de guerre général. Actuellement se trouve au centre l’aggravation entre les États-Unis et l'Iran. Pour mettre l'Iran à genoux et faire échec à son programme nucléaire, l'Union européenne vient de menacer l'Iran de boycotter son pétrole. Comme réponse l'Iran veut fermer le détroit d'Hormuz, par lequel doivent passer au moins 40 % de l’exploitation mondiale du pétrole. Déjà le gouvernement américain d'Obama a déclaré comme raison d’une guerre la fermeture du détroit et a pris position dans la mer d'Arabie et la Méditerranée avec des porte-avions qui avancent jusqu'au golfe Persique. Comme auparavant en Libye, les masses en Syrie doivent se prémunir contre une agression impérialiste. La lutte pour la défense de la paix mondiale devient une tâche immédiate pour le mouvement révolutionnaire et ouvrier international.
6. La catastrophe nucléaire à Fukushima /Japon en mars 2011 fit tomber la politique impérialiste de l'énergie dans une crise ouverte. Un mouvement anti-nucléaire mondial s’est ranimé et est né. À l'échelle internationale la conscience du danger d'une catastrophe environnementale s’accroît et des luttes se développent contre la destruction des bases d'existence de l'humanité. La journée de lutte organisée en commun par l'ICOR et l'ILPS à l’occasion du 25e anniversaire de Tchernobyl, la journée de lutte internationale pour sauver l'environnement naturel du 3/12/2011 et la campagne d'un an contre la politique nucléaire impérialiste, décidée par l'ICOR et l'ILPS, donnent des impulsions importantes pour la construction d'un front de résistance international. Pour arrêter la catastrophe environnementale globale, il faut développer une force supérieure au capital financier dominant sans partage. Le mouvement environnemental actuel ne la représente pas encore. Aujourd'hui, un front international de résistance et un bouleversement de tous les rapports de production et de vie sociaux sont nécessaires qui agissent durablement contre l'économie de profit impérialiste. Une telle tâche gigantesque vise nécessairement à transformer la société. Pour cette raison, il faut que la lutte contre la menace d’une catastrophe environnementale devienne aussi une lutte contre l'impérialisme et pour la mise en place de rapports socialistes.
7. Du côté de l'impérialisme et de ses médias on réagit au développement mondial vers la gauche aussi par la tentative d'une instrumentalisation réformiste des mouvements. Dans le mouvement « Occupy » on fait tout ce qui est possible pour diriger l'indignation contre le capital financier sur les moulins des espoirs illusoires. Ce mouvement suscite l'illusion de pouvoir apprivoiser le capitalisme en restreignant les droits des banques. Mais les banques sont un instrument central pour l'organisation du processus de la production et reproduction capitalistes qu'on ne peut pas tout simplement « opérer par amputation » sans surmonter le capitalisme. Tandis que la majorité des jeunes gens surtout manifestent par leur participation une indignation et rébellion croissantes contre le pouvoir sans partage de plus en plus évident du capital financier international, des organisateurs petits-bourgeois de ce mouvement y apportent tout un arsenal de principes petits-bourgeois pour éviter sa révolutionnarisation. En fait partie la désorientation en renonçant aux objectifs et revendications unifiés, la désorganisation en cultivant la spontanéité, l'activisme sans engagement et l'individualisme petit-bourgeois, l’hostilité aux partis comme prétexte pour la mise à l’écart de communistes, la non-violence et « l'indocilité civile » comme les formes de résistance admissibles au maximum.
8. La formation d’un mouvement de masses pour la liberté et la démocratie englobant le monde entier est un bond qualitatif dans le développement de la conscience de classe. La question centrale qui se pose est de savoir, si ce mouvement de masse pour la liberté et la démocratie se développe en lutte de classe révolutionnaire pour la démocratie populaire et le socialisme, ou si des forces islamistes récoltent les fruits et les gouvernements réactionnaires réussissent, à l'aide de leur propagande et l’oppression, à transformer le mouvement en simple confirmation de la démocratie bourgeoise menteuse du type occidental. Le mouvement révolutionnaire et ouvrier international doit être sur place dans cette lutte internationale pour la liberté et la démocratie et montrer aux masses, par un travail patient de persuasion, l'issue révolutionnaire avec le renversement de l'impérialisme et l'instauration de rapports sociaux socialistes. Les révolutionnaires du monde sont demandés de contribuer au développement à un niveau supérieur de la conscience de classe. Cela exige un processus de coordination et révolutionnarisation des mouvements de masse de portée internationale. Dans cette situation la construction de l'ICOR est une réponse importante. Dans ce processus, l'ICOR vivra son baptême de feu pratique.
À ce moment, l'ICOR cherche la coopération étroite et sur le pied d’égalité en droits avec toutes les forces révolutionnaires. L'ICOR fait appel à tous les ouvriers conscients de classe, aux peuples opprimés, aux femmes combatives, à la jeunesse en rébellion et aux larges masses, de faire de la construction et du renforcement de l'ICOR leur affaire par un soutien matériel et pratique et de renforcer la construction de l'organisation et du parti.
En avant avec l'ICOR – l'union des partis et organisations révolutionnaires dans le monde entier !
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !
Prolétaires de tous les pays et peuples opprimés, unissez-vous !
Signataires (en date du 14/03/2012, d'autres signatures sont possibles):
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1. MLOA, Marxist-Leninist Organization of Afghanistan
2. CPB, Communist Party of Bangladesh
3. GRC, Group of communist revolutionaries “Krasny Klin” (“Red Wedge”) Belarus
4. BCP, Bulgarian Communist Party
5. BRP(K), Bulgarian Workers Party (Communists)
6. ORC, Revolutionary Organization Congo
7. SMKC-KSM, Union of Young Communists of Czechoslovakia
8. PC (ML), Communist Party (Marxist-Leninist) Dominican Republic
9. MLPD, Marxist-Leninist Party of Germany
10. KOE, Communist Organization of Greece
11. CPI (ML), Communist Party of India (Marxist-Leninist)
12. Ranjbaran, Ranjbaran Party of Iran
13. KOL, Communist Organization of Luxemburg
14. Organization from Marocco
15. NCP (Mashal), Nepal Communist Party (Mashal)
16. GML / Rode Morgen Netherlands
17. PCP-I, Paraguayan Communist Party (Independent)
18. PML del Peru, Marxist-Leninist Party of Peru
19. Marxist-Leninist Platform Russia
20. CPSA (ML), Communist Party of South Africa (Marxist-Leninist)
21. MLGS, Marxist-Leninist Group of Switzerland
22. TIKB, The Union of Revolutionary Communists of Turkey
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International Coordination of Revolutionary Parties and Organizations
- Office of the ICC -
Buerer Strasse 39
D-45899 Gelsenkirchen
Germany
Phone: + 49-209-3597479
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