Les turbulences du système impérialiste préparent le terrain pour une crise révolutionnaire mondiale
Avec l'effondrement de la banque d'investissement Lehman Brothers en
septembre 2008 une crise économique et financière mondiale éclata.
Comparé aux autres crises économiques après la Seconde Guerre mondiale
son développement se distingue clairement. Quelle en est la raison ?
À
la fin de 2008 nous avions déjà pronostiqué que nous avons à faire à
une crise économique et financière mondiale, la plus profonde quant à sa
dimension, sa profondeur et son effet que le capitalisme n’a jamais vu
auparavant. Pour le moment il semblait se développer autrement. Par une
gestion de crise commune internationale des impérialistes, ceux-ci ont
réussi à prévenir un effondrement incontrôlé du système financier
mondial et à atténuer la chute de la crise de l'économie mondiale. Les
dirigeants ont surtout pu amortir, pour le moment, les ébranlements
politiques qui, d’habitude, accompagnent de telles crises économiques
mondiales.
Trois ans et demi après l'éclatement de cette crise
économique et financière mondiale une nouvelle irruption économique
s’amorce qui aggraverait et approfondirait encore plus la crise
économique et financière mondiale. Les gouvernements des pays
impérialistes se trouvent confrontés à une situation désastreuse.
Personne ne sait comment redresser la situation. La gestion de crise
internationale a échoué.
Entre-temps, le problème principal des
dominants consiste dans le fait qu'ils ne peuvent plus contrôler les
répercussions politiques de la crise économique et financière mondiale.
Cela limite radicalement la marge de manœuvre des mesures de l'État pour
pouvoir continuer la gestion de crise. Aujourd’hui, des luttes
économiques et politiques de masse dominent la scène dans la plupart des
pays du monde. Le mouvement insurrectionnel démocratique avec son
point de départ en Afrique du Nord, a englobé de plus en plus de pays.
Les masses dans le monde entier sont sensibilisées contre le capital
financier international dominant sans partage, contre ses méthodes
d'exploitation et d'oppression. La lutte transnationale pour la liberté
et la démocratie est devenue le phénomène prééminent de notre temps.
La
propension générale du système impérialiste mondial à produire des
crises ne peut pas être surmontée, la crise économique et financière
mondiale ne peut pas être maîtrisée dans un proche avenir. Des orages
politiques vont s’approcher qui accéléreront la tendance vers une crise
révolutionnaire mondiale.
Au début du mois de décembre déjà le
13e sommet de crise de l'UE a eu lieu depuis le début de 2010. Les
gouvernements participants l’ont célébré comme une percée dans la «
stabilisation du système financier européen » ! Personne ne peut plus le
croire entre-temps.
Ce scepticisme est justifié ! Au sommet de
l'UE rien d'autre n’a été fait que d'annoncer l'intention de freiner
dorénavant l'endettement public. Premièrement cela n'est rien d’autre
qu'une déclaration d'intention et deuxièmement cela non plus pourrait
résoudre les problèmes.
Un symptôme essentiel est en ce moment le
fait que les opérations financières tournent court. Les banques ne
prêtent guère de l'argent entre elles et des crédits à l'économie ne
sont accordés que de façon hésitante. Ce sont en particulier des pays
qui sont le moins arrivés à maîtriser la crise économique et financière –
Italie, Grèce, Espagne, Portugal – auxquels on demande des taux
d’intérêts supérieurs à la moyenne sur les marchés financiers pour de
nouveaux emprunts d'État . Cela ne restreint pas seulement sérieusement
la solvabilité de ces États, mais les pousse encore plus profondément
dans l’endettement et continue à freiner leur développement économique.
L'affirmation que la situation actuelle serait déclenchée par un
endettement public trop élevé est insensée. La cause réelle de la crise
économique et financière mondiale tient à la suraccumulation chronique
du capital dans laquelle le mode de production capitaliste s’est
retrouvé avec la nouvelle organisation de la production internationale.
Est-ce que les mesures du gouvernement ne remédient pas à la suraccumulation du capital ?
Suraccumulation
chronique du capital signifie : L'immense accumulation du capital ne
peut plus être mise en valeur durablement pour réaliser des profits
maximaux. Les investissements croissants réalisés continuellement au
niveau spéculatif ne trouvent plus suffisamment de marchés pour pouvoir
être mis à profit de façon maximale. Un exemple en est la Chine : Là on
continue à investir dans des biens immobiliers par la spéculation
moyennant de subventions d'État. Cela a mené temporairement à un fort
essor économique en relation avec des mesures pour relancer la
consommation de masse, qui a stimulé toute l'économie mondiale et créé
l'impression que la crise économique et financière mondiale serait
terminée. Maintenant la bulle spéculative éclate avec des conséquences
incalculables pour l'économie chinoise et mondiale.
Les « forces
d'auto guérison » de l'économie capitaliste, invoquées si souvent par
Merkel, ne fonctionnent plus. Le cycle de production et reproduction ne
fonctionne plus qu'en versant de plus en plus d'argent de l'État dans ce
cycle. En décembre 2011, la Banque Centrale Européenne (BCE) a versé
presque un billion d'euros à un taux d’intérêt bas aux banques, dans une
opération historiquement unique, pour maintenir en marche le système
financier et pour prévenir le risque d'un effondrement des banques
monopolistes. Le versement de l'État et donc la baisse du prix du
capital doit maintenir le cycle de production et reproduction du moins
artificiellement. Cependant ces mesures sont comme la danse sur un
volcan.
Le prix en est un endettement croissant de l'État qui
pousse de plus en plus de pays au bord de la faillite de l'État et
alimente en outre l'inflation. Le problème fondamental de la
suraccumulation du capital ne se résout pas pour autant, mais elle est
poussée à l'extrême.
Quand l'effet des plans de sauvetage
gouvernementaux diminuait, l'économie mondiale commençait à s'affaiblir
de nouveau. Le point de départ de la crise de solvabilité en Europe
était en clair l'absence de la croissance économique sur laquelle le
monde capitaliste entier avait spéculé avec sa gestion de crise. Comme
les crédits ne pouvaient plus être remboursés par les budgets d'État
réduits, la crise financière éclata de nouveau ouvertement. Cette
fois-ci, elle ne partait pas de certaines banques monopolistes comme en
2008, mais des instruments de la gestion de crise elle-même – des
budgets d'État. La supposition de la chancelière Merkel qu'on devait
seulement stimuler les « forces d'auto guérison de l'économie » par des
mesures de l'État afin qu'elles fonctionnent de nouveau et déclenchent
une croissance économique de longue durée s’est avérée être une
illusion.
Les Bourses dont les valeurs négociées atteignaient un
niveau maximum de 59 billions de dollar U.S. au début de 2011,
retombaient à 45 billions jusqu'au mois de septembre. Sur les marchés de
devises se produisait une fuite de l'euro en faveur du yen japonais, du
franc suisse et du dollar. Cela a encore aggravé les problèmes du
remboursement des crédits dans ces zones monétaires. Les banques se
retrouvaient de nouveau en difficultés de paiement et une crise bancaire
générale se développait. Aujourd’hui Madame Lagarde, chef du FMI,
qualifie avec raison la situation générale sur les marchés financiers de
plus dangereuse que celle d'avant la faillite de Lehman en septembre
2008.
A quelle situation économique la population doit-elle se préparer en 2012 ?
Il
faut partir du fait que la production industrielle chutera de nouveau.
Une simple répétition de la gestion de crise commune internationale ne
sera alors pas en vue en raison de la situation tendue des finances
d'État. Une réaction en chaîne de faillites d'État, d’effondrements de
banques ou même de l’ensemble du système financier mondial ne pourra
alors guère être évitée. On peut s'imaginer que cela signifiera à
l’échelle mondiale des licenciements de masse, la diminution des
salaires et le démantèlement des acquis sociaux, ce qui continuera à
attiser la colère des larges masses envers les gouvernements. Les
marxistes-léninistes doivent se préparer à des mesures qui n’ont jamais
été prises dans l’histoire de l’après- guerre. Elles frapperont
sensiblement la situation de vie des masses. Une aggravation dramatique
de la lutte de classe internationale sera la réponse.
Mais est-ce que l’Allemagne ne se trouve pas dans une situation relativement solide comparée aux autres pays ?
Le
développement en Allemagne est systématiquement présenté de plus beau.
Après tout, l'industrie allemande a aussi mis trois ans pour pouvoir
renouer en été 2011 au niveau d'avant la crise, après la chute
dramatique de la production industrielle de plus de 15 pour cent à la
fin de 2008. La cause en repose sur le fait que l'économie est marquée
par l'exportation. Aujourd’hui, presque un euro sur deux des chiffres
d'affaire est réalisé dans l'exportation. Toutefois, l'exportation est
aussi le talon d'Achille de l'économie allemande. Si une baisse
économique mondiale se produit, la chute en Allemagne sera
proportionnellement beaucoup plus grave que dans d’autres pays.
Cela
est déjà prévisible : La plupart des grands pays impérialistes comme
les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et le Japon n'ont toujours
pas encore le niveau de leur économie qu’ils avaient avant la crise,
contrairement à la propagande temporaire de l'essor économique mondiale
en 2009/2010. D'autres pays comme l'Italie ou l'Espagne se trouvent
encore dans une profonde dépression économique. La China a pronostiqué
une stagnation de son économie pour 2012 et annoncé dans ce contexte de
ne plus permettre des investissements de l’étranger dans la production
automobile chinoise, à l'exception des voitures électriques. Dans sa
perspective économique récente, l’OECD prévient les politiciens du monde
entier de « s'attendre au pire » parce que les turbulences sur les
marchés financiers pourraient se répandre massivement et se terminer
dans des « résultats absolument catastrophiques ». Quant à la zone de
l’euro, l’OECD et la BCE s'attendent à une économie déclinante déjà pour
cet hiver.
L'affaiblissement de l'euro profite donc à
l'économie d'exportation parce que ses marchandises deviennent meilleur
marché sur le marché mondial ?
Pour l'économie impérialiste
l'exportation de capitaux est décisive. C’est seulement grâce à celle-ci
qu’elle peut renforcer ses positions internationales, la position
ambitionnée de leader sur le marché mondial et aussi augmenter son
influence politique. Naturellement l'exportation de capitaux entraîne
aussi l'exportation des marchandises. Ainsi dans les lieux de production
à l'étranger des investissements sont effectués dans les machines, la
technologie de pointe etc. qui proviennent fréquemment de l'Allemagne.
L'affaiblissement de l'euro cependant limite les possibilités
impérialistes d’exporter des capitaux et affaiblit ainsi la position de
l'UE sur le marché mondial. Cependant, plus la position sur le marché
mondial est forte, plus les impérialistes sont en état de répercuter les
conséquences de la crise économique et financière mondiale sur leurs
concurrents et se dédommager le plus que possible. Avec l'échec de la
gestion de crise internationale qui coïncidait avec la crise de l'euro,
cette concurrence entre les impérialistes se trouve de nouveau au
premier plan.
Qu'est-ce qui te rend tellement sûr que la crise
économique et financière mondiale ne sera pas maîtrisée dans un proche
avenir ?
La contradiction entre le capital excédentaire et les
marchés de plus en plus restreints n’a pas pu être résolue jusqu'à
maintenant. Cela aurait exigé une destruction beaucoup plus importante
de capital que les gouvernements des pays impérialistes l’auraient
admise dans leur panique devant une aggravation des contradictions de
classe. En fin de compte la gestion de crise par l'État a donc seulement
eu pour effet que la suraccumulation du capital a provoqué beaucoup
plus vite de nouvelles chutes, porteuses de crise, dans le processus de
la production et reproduction.
Évidemment, je ne voudrais pas exclure
que surtout les gouvernements impérialistes les plus puissants feront
tout leur possible pour trouver une issue à la crise, par exemple en
répercutant les fardeaux de la crise sur les pays opprimés et dépendants
de l'impérialisme, par une exploitation intensifiée des masses, une
inflation croissante ou aussi par le déclenchement de guerres.
Néanmoins, la tendance de l'accumulation chronique du capital ne sera
pas pour autant mise hors de vigueur et la crise pourrait seulement être
interrompue temporairement par de petites poussées de croissance.
Le
10 décembre, la conférence mondiale sur le climat de l'ONU à Durban en
Afrique du Sud fut terminée. Suivant des rapports médiatiques on a pu
gagner l'impression que le ministre fédéral de l'Environnement allemand,
Roettgen, serait responsable, en fin de compte, d’un succès de la
conférence. Qu'en penses-tu ?
Le « succès » de la conférence
consiste en l’accord douteux de vouloir élaborer la ligne de base d'un
contrat possible jusqu'à 2015 entre tous les participants qui entrera en
vigueur éventuellement d'ici 9 ans. L'alliance des petits États
insulaires rejetait cet accord à juste titre et déclara : « Pourquoi
devrions-nous donner notre consentement à un accord qui aura pour
conséquence incontournable et à long terme notre disparition ? »
Durban
représente un constat d'échec de la politique écologique impérialiste
et encourage consciemment une aggravation de la catastrophe climatique
mondiale qui met en danger la vie de l’humanité. La protection de
l’environnement officielle du gouvernement se révèle être complètement
inappropriée. Une toile de fond importante de l'échec de ce sommet sur
le climat était le fait que, face à la crise économique et financière
mondiale, de plus en plus de gouvernements ont réduit les mesures de
protection de l’environnement déjà prises qui pourtant avaient été
absolument insuffisantes. Un exemple frappant en est le gouvernement du
Canada qui avait apparemment manqué de manière dramatique les buts
climatiques qu'il s'était fixés lui-même pour réduire le CO². Pour
éviter de payer les amandes parvenues alors à échéance, le gouvernement
s’est tout simplement retiré de l'accord de Kyoto. Cela montre que cet
accord ne vaut pas le papier sur lequel il est écrit. Sans résistance
active des larges masses, sans supériorité de la lutte de classe aux
criminels écologiques impérialistes, le climat mondial prendra un
développement catastrophique.
Quelles conclusions faut-il en tirer ?
La
cause de l'échec de la politique climatique impérialiste consiste dans
le fait qu'une protection efficace de l'environnement est incompatible
avec l'intérêt de profit du capital financier international. La ligne
directrice bourgeoise affirmant la compatibilité de l'écologie et de
l'économie dans le capitalisme est une impasse fatale. L'institut de
Potsdam pour la climatologie a récemment publié une étude sur les divers
scénarios du développement climatique jusqu'à la fin du 21e siècle. Les
scientifiques y parviennent au résultat que des changements
dévastateurs des bases d'existence surviendront dans tous les
continents. Avec le livre « L'aube de la révolution socialiste
internationale » nous avons prouvé que la crise écologique est devenue,
aujourd'hui, un phénomène inhérent au mode de production capitaliste. Le
capitalisme est arrivé à un point où il est devenu incompatible avec la
préservation des bases d'existence naturelles de l'humanité.
La
question écologique ne peut plus être résoute indépendamment de la
question sociale. Nous avons besoin de conditions sociales dans
lesquelles la production et la distribution ne sont pas effectuées selon
le profit d'une couche minime de propriétaires de capitaux, mais dans
lesquelles l'existence humaine et la protection de l'environnement
naturel sont fondamentales. Seule une société socialiste/communiste
orientée de manière pertinente aux intérêts généraux de l'humanité tout
entière pourra réaliser une telle ligne directrice de l'unité entre
l'homme et la nature.
Dans le mouvement écologique on critique
que la protection de l'environnement avait été négligée dans les anciens
pays socialistes.
Il n'est pas correct de généraliser de la
sorte. Dans beaucoup de pays socialistes on avait réalisé de multiples
manières des mesures protectrices de l'environnement, des mesures
économisant de l'énergie et des matières premières, le recyclage, les
débuts d'une économie du recyclage intégral etc. La Chine de Mao Zedong a
propagé le mot d'ordre qu'il n'y a pas de déchets mais uniquement des
matières premières qu'il faut recycler. Évidemment un tel mot d'ordre
est incompréhensible du point de vue de la loi capitaliste de la valeur.
En conséquence l'exploitation abusive de l'environnement naturel
augmente les profits. Seule la restauration du capitalisme dans les pays
anciennement socialistes a donné un coup mortel aux débuts prometteurs
dans la protection de l'environnement.
Pourtant il faut constater
qu'il y avait une tendance dans le mouvement ouvrier – et aussi dans les
pays socialistes – à sous-estimer la question écologique. Toutefois, à
cette époque on ne pouvait pas s'attendre à la possibilité de la
formation d'une crise écologique globale qui se développe en catastrophe
écologique menaçant l'humanité. Les marxistes-léninistes aussi ont dû
réviser leurs positions face à cette question. Dans les années 1950,
l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire était considérée, dans
les pays socialistes, comme une voie propre et effective pour
l'exploitation de l'énergie. Entre-temps nous savons que la technologie
nucléaire n'est pas maîtrisable malgré tous les progrès technologiques.
Il serait catastrophique si les marxistes-léninistes s’accrochaient de
manière dogmatique aux conceptions du mouvement révolutionnaire et
ouvrier international des années 1950. Pour cette raison, il est très
important que l’ICOR et l’ILPS aient décidé de lancer une campagne
mondiale jusque dans l'année 2012 pour la fermeture de toutes les
centrales nucléaires, la suppression des armes nucléaires et la
cessation de la soi-disant utilisation pacifique de l'énergie nucléaire
Le
mouvement écologique n'a-t-il pas remporté un succès important avec les
décisions du gouvernement de Merkel d’arrêter des centrales nucléaires ?
Le
gouvernement était complètement isolé après Fukushima. Seulement sous
peine de sa chute il aurait pu s’en tenir à sa décision déjà prise sur
le prolongement de la durée de vie des centrales nucléaires. Mais en
même temps il a maintenu l'exploitation continue d'une série de
réacteurs nucléaires avec leur longue durée de fonctionnement jusqu'à
2021, et surtout frayé le chemin à l'exportation ultérieure et a ainsi
maintenu le danger mondial pour l'homme et la nature. La fermeture
immédiate de toutes les centrales nucléaires ne serait pas un problème
en Allemagne ni du point de vue économique ni du point de vue technique.
Au
cours de l’année passée, le mouvement anti-nucléaire en Allemagne a
joué un certain rôle de pionnier dans le monde en ce qui concerne son
étendue et son potentiel d’information. Entre-temps, même au Japon où la
grande majorité de la population s’est longtemps prononcée en faveur de
la soi-disant utilisation pacifique de l'énergie nucléaire, les
positions majoritaires ont changé. Le gouvernement et les monopoles se
retrouvent sur la défensive. Au Japon le programme visant la
construction de nouveaux surrégénérateurs a dû être arrêté et en France
les projets de la construction de centrales nucléaires ont dû être
limités.
Mais nous ne pouvons pas du tout nous contenter de ces
acquis. Nous avons besoin d'une protection mondiale contre l'énergie
nucléaire et son rayonnement, mortel pendant des millions d'années. En
fait aussi partie de stopper les exportations de centrales nucléaires de
l'Allemagne ou bien leur soutien financier et de s’engager pour la
fermeture de tels type de productions. Cependant, cela ne doit pas se
faire à la charge du personnel. Pour celui-ci il faut naturellement
créer des emplois de remplacement équivalents. Car la protection de
l'environnement ne doit pas être réalisée aux dépens de la classe
ouvrière mais elle doit concorder avec ses intérêts.
En octobre
un Conseil environnemental international a eu lieu à Gelsenkirchen. Là
tu as défendu la thèse qu'un développement qualitatif à un niveau
supérieur du mouvement écologique est nécessaire.
Pour arrêter la
catastrophe écologique globale il faut opposer une force supérieure au
capital financier dominant sans partage. Le mouvement écologique actuel
ne représente pas encore une telle force supérieure. Il a fait un bon
travail de sensibilisation jusqu'ici et renforcé considérablement la
conscience écologique générale dans la population. Aujourd’hui, presque
aucun parti bourgeois ne peut se permettre de faire une campagne
électorale sans revendications écologiques correspondantes. En même
temps ce mouvement écologique est extrêmement fragmenté, marqué par des
limitations locales et nationales, il a un degré d'organisation faible
et par-là une capacité combative et une aptitude à s'imposer limitées.
Les responsables du mouvement écologique actuel préconisent avant tout
d'exercer une influence argumentative sur les responsables dans les
bureaux de la direction et dans les partis bourgeois et espèrent des
changements par cela. La base en est l'illusion que la crise écologique
puisse être surmontée dans le cadre de la société capitaliste et en
harmonie avec les intérêts de profit des monopoles.
Nous avons besoin
d'une combativité plus élevée et d’une claire route de confrontation
contre l'économie de profit des monopoles et des gouvernements, dans
laquelle l'exploitation abusive de l'environnement naturel est devenue
un facteur de la concurrence et de la diminution des coûts. Nous ne
pouvons pas tolérer une production qui se fait sans scrupules aux dépens
des ressources naturelles. Cela exige plus que des succès dans tel ou
tel projet pour la protection de l'environnement. À cette fin, un front
de résistance international et un bouleversement de toutes les
conditions de production et de vie sociales sont nécessaires qui
agissent durablement contre l'économie de profit impérialiste.
Une
telle tâche gigantesque a nécessairement pour but de transformer la
société. Cependant nous ne parviendrons pas à une transformation de la
société sans surmonter la dictature des monopoles. C'est pourquoi la
lutte contre la catastrophe écologique imminente est aussi une lutte
contre l'impérialisme et pour la réalisation de conditions socialistes.
Le mouvement écologique actuel en est-il capable ?
Certes,
je sais bien qu'une partie du mouvement écologique actuel se refusera
catégoriquement à une telle perspective, ce qui est souvent combiné avec
de fortes réserves anticommunistes. Cependant la grande majorité du
mouvement écologique est aujourd'hui d'avis qu'une protection de
l'environnement durable est incompatible avec les intérêts de profit.
Depuis Copenhague et Cochabamba le mouvement écologique mondial discute
intensément sur des alternatives nécessaires au système. Celui qui veut
s'engager de façon conséquente à la protection de l'environnement doit
développer, en fin de compte, aussi un esprit révolutionnaire. Pour cela
beaucoup de large travail de persuasion et une propre disposition à
apprendre sont nécessaires, car nous n’avons certainement pas
l’intention de froisser les écologistes présents. Ils ont fait du bon
travail et le mouvement écologique mondial aura besoin de leur
savoir-faire, de leurs expériences, de leurs propositions de solutions
et de leur idéalisme pratique. Le point le plus important est cependant
que la classe ouvrière conçoive son rôle historique dans la lutte pour
la préservation des bases d'existence en unité avec sa libération
sociale et qu'elle intègre stratégiquement la question écologique dans
sa lutte pour la libération d'exploitation et oppression.
Cette
nouvelle qualité du mouvement écologique ne peut pas être limitée aux
activités locales et nationales, mais doit travailler à l'échelle
internationale et de façon coordonnée. La catastrophe écologique ne
s'arrête pas devant les frontières nationales. Les causes des
répercussions catastrophiques de la crise écologique globale ne se
trouvent souvent même pas dans le propre pays. Le plus souvent les plus
pauvres des pauvres doivent supporter les conséquences des inondations,
des sécheresses et d'autres catastrophes pour lesquelles ils ne sont pas
du tout responsables.
La nouvelle qualité nécessaire du mouvement
écologique se nourrit de trois éléments : l'organisation, la perspective
transformant le système et l'internationalisme. Un niveau plus élevé du
mouvement écologique a aussi besoin d'une forme d'organisation plus
élevée. L'idée de la construction d'un syndicat écologique combatif
formulée au Conseil environnemental est très bonne. Elle préconise une
forme d'organisation que les larges masses des ouvriers et des
travailleurs dépendants connaissent à fond comme instrument effectif de
leur lutte économique et sociale. Un tel syndicat écologique n'a
naturellement rien à voir avec les syndicats de l'industrie et ne fait
pas concurrence aux syndicats existants. Il aurait avant tout la tâche
de donner aux larges masses populaires une forme d'organisation de lutte
contre les diverses formes de l'exploitation effrénée et pour des
mesures de protection de l'environnement naturel, et de développer une
force supérieure face aux responsables principaux de la catastrophe
écologique. Mais avant qu'une telle forme d'organisation puisse se
former, il faut mener la discussion stratégique nécessaire à ce propos
au sein du mouvement écologique. Car tout ce que l'homme fait doit
d'abord passer par sa tête.
Ces nouvelles connaissances ont-elles déjà entraîné des conséquences pratiques ?
Le
3 décembre 2011, nous avons assumé pour la seconde fois après 2010 la
responsabilité pratique de réaliser la journée de lutte internationale
pour l'environnement dans et avec l'organisation mondiale ICOR, journée
que celle-ci avait décidée lors de sa fondation. Dans plus de 45 villes
en Allemagne nous avons promu des activités de protestation et des
initiatives, des rassemblements et des manifestations – en partie aussi
appuyés sur des unités d'action locales ou régionales. C'était un grand
progrès comparé à la première journée de lutte en 2010 ! Aussi à la base
du mouvement écologique actuel se manifestait une disposition
croissante de coopérer avec des forces révolutionnaires. En revanche il
faut reprocher aux dirigeants des diverses grandes organisations
écologiques comme BUND, Greenpeace ou Attac d’avoir abandonné de façon
irresponsable depuis environ deux ans la journée mondiale du climat
célébrée en commun, en faveur de l’intensification d'une activité de
lobbying. Cela constitue une tendance à la capitulation conformément à
la ligne directrice propagée par les dominants qu'il ne peut s'agir tout
au plus que d'une « adaptation au changement climatique ». Le mouvement
écologique doit diriger sa poussée principale contre les monopoles
dominants et leurs gouvernements. Apparemment, les dirigeants actuels de
BUND, Greenpeace ou Attac n'y sont pas prêts.
Le sujet de l'environnement ne faut-il pas non plus l’élucider encore plus au niveau théorique ?
Sans
doute. Les connaissances théoriques du mouvement écologique actuel se
limitent essentiellement à révéler des répercussions nuisibles de modes
de production et de consommation, de technologies, de produits etc. Dans
les questions sociales et idéologiques il est cependant fortement imbu
d'idéalisme et de métaphysique. Ainsi, parler de la « destruction de
l'environnement » est déjà entré dans l’usage général. Toutefois la
nature ne peut as être détruite, elle peut seulement être transformée.
Ou bien de la sorte que les bases de l’existence de l'humanité seront
préservées et se développent, ou bien de telle sorte qu’elles soient
déformées et que l'humanité ne pourra plus survivre. La métaphysique
largement répandue dans le mouvement écologique est sans doute un grand
obstacle pour comprendre les causes profondes sociales et les nouvelles
perspectives dans la lutte pour prévenir la catastrophe écologique
globale dans tous ses aspects et de façon créative.
Les
marxistes-léninistes aussi doivent continuer à approfondir leurs
conceptions au niveau théorique. Pour cette raison, le CC du MLPD
travaille déjà avec concentration à la Revolutionärer Weg 35 [Voie
révolutionnaire] « La lutte de classe et la lutte pour l'unité entre
l'homme et la nature ». Ce faisant, nous partons des fondements du
marxisme et, impressionnés, nous constatons dans quelle mesure Marx et
Engels ont traité ce sujet de façon universelle et en perspective. Dans
la série d'articles « Dialectique de la nature », Friedrich Engels
fournit la preuve que l'unité entre l'homme et la nature repose sur des
lois de mouvement dialectiques et que cette unité peut seulement être
établie et développée à un stade supérieur consciemment en appliquant la
méthode dialectique. Le MLPD se trouve face à la tâche d'analyser cette
dialectique au niveau de l'actuel état de connaissances extrêmement
complexe et de tirer des conclusions.
À ce propos, nous ne voulons
pas prendre trop de temps, parce que la nécessité du débat sur la
stratégie dans le mouvement écologique international exige absolument
aussi des clarifications théoriques et que nous devons y apporter notre
contribution fondée.
Au début de notre entretien, tu as dit que
le phénomène essentiel est le passage des crises économiques aux crises
politiques. Que faut-il comprendre par cela?
Des crises économiques
se trouvent en interaction inséparable avec les crises politiques. Par
contre, des crises politiques ont deux aspects fondamentaux qui peuvent
se manifester par une aggravation de la lutte de classe et une
déstabilisation des conditions politiques ainsi que par un danger de
guerre croissant et par un éclatement de guerres.
Certes, il n'y a
pas de relation directe entre une crise économique et des guerres, mais
il est frappant que peu de temps seulement après l'aventure échouée des
États-Unis et de l'OTAN en Irak et Afghanistan des voix belliqueuses se
font entendre à nouveau. Depuis quelques mois les provocations contre
l'Iran ne cessent pas dans le but de créer un prétexte pour une
agression militaire. La réaction provocante d'Ahmadinedjad, le chef du
gouvernement du régime fasciste iranien, de bloquer le détroit de Hormuz
en cas de besoin aggrave de son côté le danger de guerre. Tout de même,
40 pour cent de toute la demande mondiale en pétrole doivent passer par
ce détroit.
En Allemagne et dans l'UE on examine actuellement un
engagement militaire plus fort sous prétexte de combattre la piraterie
dans la mer d’Arabie. Sur l’instance du ministre de la Défense fédérale
le mandat militaire des troupes de l'UE doit être étendu maintenant
aussi à des attaques aériennes et aux opérations terrestres en Somalie.
Le danger général de guerre est certainement un des plus grands
problèmes du proche avenir. La lutte pour le maintien de la paix
mondiale doit être étroitement combinée avec la lutte contre les
répercussions de la crise économique et financière mondiale sur les
larges masses.
Le but principal de la gestion de crise internationale
consistait à empêcher une crise politique ouverte en Europe ou même une
crise révolutionnaire à l'échelle mondiale. Entre-temps, cela a échoué –
même si c’est avec un peu de retard : Dans environ 50 pour cent des
pays du monde les conditions sociales sont remises en cause par des
manifestations de masse, des grèves massives ou même des soulèvements
depuis le début de 2010 : 35 de 177 États analysés étaient considérés en
2011 comme « extrêmement » instables, dans le cas de 130 d’autres la
stabilité politique est « menacée ». En Afrique du Nord ainsi qu’au
Proche et au Moyen Orient un mouvement insurrectionnel démocratique dans
au moins 23 pays a ébranlé, depuis le début de 2011, les structures de
pouvoir qui existaient depuis des décennies et s’orientaient aux
intérêts de l'impérialisme.
En Europe la répercussion des fardeaux
de la crise sur le dos des larges masses a provoqué, depuis le printemps
2010, un revirement d'opinion publique dans le mouvement ouvrier et
populaire. En Espagne, au Portugal, en France, Grande Bretagne, Hongrie,
Belgique, Slovénie etc. des protestations massives se sont développées
sur la base de l'assimilation de la gestion de crise et des
protestations contre ses effets désastreux. Le plus souvent c’est la
jeunesse qui se trouve à la tête. Sept gouvernements ont dû être
remplacés pendant les mois passés en raison de crises politiques
ouvertes. En Grèce une effervescence révolutionnaire s'est développée.
Le 19 et 20 octobre 2011, les plus grandes actions de lutte y ont eu
lieu depuis la chute de la dictature militaire en 1974. Elles étaient
dirigées contre la Troïka de l’UE, de la Banque Centrale Européenne et
du F. M.I. comme instruments principaux du pillage par les
supermonopoles.
Avec la montée de la lutte des masses à l’échelle
mondiale pour la démocratie et la liberté la tendance à la réaction
politique s'est aussi renforcée. Aujourd’hui, nous faisons l'expérience
de la manière impitoyable dont les masses en Égypte sont rouées de coups
et de tirs. Au Kazakhstan au moins 70 ouvriers pétroliers ont été
abattus récemment dans les conflits avec l'appareil d'État et plus de
500 ont été en partie grièvement blessés. En Russie le gouvernement de
Putin essaie de défendre sa fraude électorale contre les protestations
massives avec une terreur intensifiée. Partout nous voyons aussi les
tendances à la fascisation de l'appareil d'État qu’il faut considérer
comme préparation de la terreur d'État contre les masses révoltées. Ces
deux tendances, d'un côté l'aspiration des larges masses à la liberté et
la démocratie, mais aussi de l’autre le renforcement de la force
réactionnaire des détenteurs du pouvoir impérialistes et de leurs
fantoches, sont le terrain sur lequel surviendra une
révolutionnarisation des masses.
Lénine avait déjà souligné
l'importance fondamentale de la lutte pour la liberté et la démocratie
pour la lutte de classe pour le socialisme : « Le capitalisme en général
et l'impérialisme en particulier font de la démocratie une illusion, et
dans le même temps le capitalisme engendre des aspirations
démocratiques dans les masses, … l'éveil et la croissance du soulèvement
socialiste contre l'impérialisme sont indissolublement liés à la
croissance de la riposte et de l'effervescence démocratiques. » (Lénine,
« Réponse à P. Kievski (I. Piatkov) », Œuvres, t. 23, Éditions
sociales, Paris 1974, p. 23/24)
Comme nous le savons de l’histoire du
mouvement ouvrier, la lutte pour la liberté et la démocratie est un
stade préliminaire nécessaire de la lutte pour le renversement
révolutionnaire de l'impérialisme et pour l'instauration d'une société
socialiste. Pour cette raison, nous devons prêter la plus grande
attention à ces aspirations démocratiques des masses. Notre mot d'ordre
internationaliste élargi résume nos tâches comme suit :
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !
Prolétaires de tous les pays et opprimés, unissez-vous !
Mais n’y a-t-il pas un calme durable dans la lutte de classe en Allemagne ?
Depuis
l'automne, le revirement d'opinion est arrivé définitivement dans le
noyau du prolétariat industriel, même si ce développement significatif
s'effectue souvent encore d'une façon non spectaculaire. La haine des
ouvriers de l'exploitation intensifiée insupportable, leur esprit
d'offensive, leur solidarité et leur alliance avec le MLPD ont augmenté
considérablement.
Des actions indépendantes chez Daimler à
Sindelfingen en ont constitué le point de départ. Les ouvriers chez Opel
à Bochum ont gagné l'épreuve de force contre les licenciements projetés
et déjà annoncés et les tentatives de division ainsi que le harcèlement
moral dans ce contexte. Chez Ford à Cologne une résistance persistante
s’oppose à l'introduction d’un programme de réduction des salaires ERA
(convention-cadre pour un nouveau système de rémunération dans la
métallurgie)! Et cela bien que les collègues qui y travaillent
maintenant n’en sont pas touchés directement. Particulièrement
remarquable est l'unité croissante entre les jeunes et les vieux pour
l'embauche à durée indéterminée après la formation. Un signal important
dans ce contexte était la plus grande manifestation syndicale de la
jeunesse des années passées avec 20 000 participants le 2 octobre 2011 à
Cologne et la convention collective dans la sidérurgie avec l'embauche
indéterminée après la formation stipulée pour la première fois.
Aussi
les initiatives combatives de la base avant les congrès syndicaux de
Ver.di et d’IG Metall (syndicat métallurgique) qui, lors des deux
congrès syndicaux, se sont manifestées par le renforcement de la
direction combative.
Le mouvement écologique en Allemagne est devenu
le plus grand mouvement de la résistance populaire active. Avec la lutte
contre les centrales nucléaires à partir du printemps 2011, il a donné
un signal international. Le nombre des participants a augmenté de 111
170 en 2009 à 466 550 en 2010 – et rien qu’en novembre 2011 à 1 184 130 !
Les masses ne veulent pas périr dans la catastrophe écologique globale.
Avec
le mouvement contre « Stuttgart 21 » l'année dernière l'Allemagne a
produit l’un des mouvements de masse le plus important de l'histoire
d'après-guerre. Le mouvement combatif de la femme en Allemagne a
accompli un travail énorme pour la 1ère Conférence mondiale des femmes
de base en mars à Caracas (Venezuela) et s’est donné un profil
internationaliste durable. Dans ces activités du mouvement ouvrier aussi
bien que dans celui de l’environnement ou aussi celui de la jeunesse et
de la femme se développe un débat sur le système : Depuis la crise
économique et financière mondiale le capitalisme est la cible d'une
critique de masse comme jamais depuis des décennies. Nous constatons que
l’on réfléchit et discute de plus en plus sur des changements
révolutionnaires comme si c’était tout à fait naturel. La tâche des
marxistes-léninistes consiste à travailler avec persévérance à mettre en
conformité les facteurs objectif et subjectif en élevant la conscience
et l’organisation des masses à un niveau supérieur. Ce n’est que de
cette conformité que naît une situation révolutionnaire, dans laquelle
les dominants ne peuvent plus gouverner à l'ancienne manière et les
masses ne veulent plus vivre comme précédemment.
Comment les dominants réagissent-ils au développement de la tendance vers la gauche ?
Leur
méthode principale est toujours le système internationalisé du mode de
pensée petit-bourgeois. Cependant ses vecteurs s'usent de plus en plus
vite. Après les grandes envolées parlementaires du Linkspartei [parti de
gauche] et plus tard des Verts, le « Piratenpartei » [parti des
pirates] a gagné temporairement en sympathie comme une force
prétendument neuve et démocratique de base. Entre-temps son premier
congrès s’est doté d'un programme bourgeois libéral banal. Dans le
mouvement « Occupy » tout est mis en œuvre pour tourner l'indignation
contre le capital financier et sur la voie d’espérances illusoires,
d'apprivoisement du « capitalisme rapace ». Aussi le Linkspartei [parti
de gauche] donne l'illusion que le capitalisme pourrait être apprivoisé
par une réduction des droits des banques. Cependant les banques ne sont
que des moyens pour organiser le processus de production et reproduction
qu'on ne peut pas simplement « éliminer par une opération ». À cette
fin, il faut surmonter le capitalisme lui-même ! Toute autre chose est
illusoire.
Depuis 2006, le Conseil de l'Europe s’est lancé dans
une campagne anticommuniste. Quel en est l’effet sur la conscience des
masses ?
Cette campagne anticommuniste a réagi à la persistance du
grand estime dont jouit le socialisme parmi les masses. Prétendument
scientifique elle est en réalité extrêmement douteuse quant à son
argumentation. Selon l'interprétation de ces campagnes, le contenu des
articles et des publications anticommunistes ne doit pas du tout être
discuté en public. Des positions et analyses qui les réfutent, sont
rigoureusement réprimées dans le public médiatique. C'est naturellement
une arme à double tranchant parce que, en fin de compte, on n’arrive pas
non plus à convaincre les gens par des méthodes antidémocratiques. Pour
que l'antipode à l'anticommunisme ne se manifeste pas en public, la
politique de l'isolement du MLPD est actuellement encore renforcée. Nous
ne devons pas accepter cela. Pour cette raison, le MLPD a décidé de
lancer une campagne combative d'éducation et d'information contre
l'anticommunisme moderne en 2012.
L'anticommunisme moderne n'est
rien de nouveau. Dans le programme du MLPD déjà, il est désigné comme
noyau du système du mode de pensée petit-bourgeois. Toutefois, il y a eu
quelques modification en ce qui concerne la présentation publique de
l'anticommunisme.
À mesure que les modes de pensée petit-bourgeois
réformiste et petit-bourgeois révisionniste se soient usés, les
dominants ont placé au centre du système du mode de pensée
petit-bourgeois, dans leur influence sur les masses, la promotion du
mode de pensée anticommuniste. La propagation de réserves
anticommunistes et de grossières falsifications de l'histoire par des
milliers de canaux médiatiques est devenue un phénomène quotidien.
Aujourd’hui, des agents secrets du soi-disant « Office fédéral pour la
protection de la Constitution » ont le droit de porter leur campagne de
dénigrement anticommuniste dans l'enseignement scolaire à travers les
maisons d’édition pour manuels scolaires. En règle générale, leurs «
preuves » consistent dans le fait qu'un anticommuniste en cite un autre
et que cela est ensuite présenté comme un exposé scientifique.
Cependant
l'anticommunisme moderne n’est pas du tout que de la propagande mais
consiste en tout un système de manipulation et d’oppression politiques.
Il comprend des mesures idéologiques, politiques et d'organisation. En
fait partie tout un arsenal réactionnaire de boycottage du MLPD par les
banques jusqu'aux décisions d'incompatibilité comme le conseil directeur
de l’IG Metall (syndicat métallurgique) les a prises et diverses autres
formes qui restreignent des droits et libertés démocratiques
élémentaires.
Ainsi l'anticommunisme moderne parvient encore à ériger
une barrière contre le MLPD et la révolutionnarisation des masses par
tous ses moyens médiatiques, politiques et financiers. Son effet sur les
masses sous forme d'un mode de pensée petit-bourgeois anticommuniste
empêche encore beaucoup de gens de s'engager pour le socialisme dans et
avec le MLPD et Rebell.
Le mode de pensée petit-bourgeois
anticommuniste parmi les masses se manifeste moins dans des
contradictions politiques avec nos opinions mais surtout dans des
réserves, des angoisses, des craintes vagues et un besoin de
démarcation. La vague inquiétude face au socialisme et aux
marxistes-léninistes est devenue le problème le plus important dans le
développement de la conscience de classe et donc de la lutte de classe.
Pour cette raison nous lancerons une offensive contre l'anticommunisme
moderne dans les prochains mois, nous dévoilerons les sales méthodes
d'intrigue des anticommunistes professionnels et nous donnerons un
nouveau prestige au socialisme et à ses représentants de Marx à Mao
Zedong.
Comment évalues-tu les rapports apparus au grand jour
entre le NPD, les réseaux terroristes fascistes et « l'Office fédéral
pour la protection de la Constitution » ?
Les informations révélées
prouvent clairement qu'il existe un système étendu de tolérance, de
promotion et de dissimulation des commandos de tueurs néofascistes du
nom « NSU » par des institutions de l'État aussi bien que des liens
structurels entre l'appareil oppressif de l'État et les forces
fascistes. Il saute aux yeux que les dominants accordent de plus en plus
de marge de manœuvre à la terreur fasciste et la soutiennent en partie
de façon ciblée, depuis que celle-ci se dirige de manière renforcée
contre le mouvement ouvrier, des forces de la gauche et les
révolutionnaires. Un premier point culminant était l'attaque brutale de
300 agresseurs fascistes contre la manifestation du Premier mai à
Dortmund en 2009. Les menaces et attaques fascistes prennent de
l’ampleur contre des antifascistes, des gens de la gauche, des
syndicalistes et travailleurs que l’on range du côté de notre parti.
Cela a provoqué une grande indignation et solidarité.
Pour payer
tribut à la conscience antifasciste des masses une nouvelle initiative
pour une interdiction du NPD fut lancée dans la discussion. Cependant
cela ne suffit pas. Entre-temps, un réseau développé et une structure de
la « répartition des tâches » ainsi qu’un système d'imbrication
nationale et internationale existe parmi les organisations, les partis
et les groupes terroristes ultra-réactionnaires et fascistes. Le NPD, en
apparence sérieux en veston et costume, procure de l'argent par sa
participation aux élections et propage des idées ultra-réactionnaires,
fascisantes, tandis que les bandes terroristes et des commandos de
tueurs accomplissent leur sale boulot. Le seul moyen approprié est la
lutte antifasciste résolue pour la condamnation sans équivoque ainsi que
l'interdiction et la dissolution de toutes les organisations fascistes
et de leur propagande. Cette lutte est étroitement liée à celle contre
la fascisation de l'appareil de l'État et pour la défense et
l'élargissement des droits et libertés démocratiques.
Le plus
fort pôle qui s’oppose au fascisme, c’est l’internationalisme. Il y plus
d’un an que l'ICOR fut fondée comme nouvelle organisation mondiale des
révolutionnaires. Comment sa construction mondiale s'est-elle développée
entre-temps ?
Jusqu'à la fondation de l'ICOR le mouvement
révolutionnaire, marxiste-léniniste et ouvrier international ne
disposait pas d'un instrument approprié pour la coopération pratique
dans toute la gamme de questions dans lesquelles il est d'accord.
Pourtant de grands progrès ont déjà été faits depuis la fondation de
l'ICOR, par exemple dans la réalisation commune des journées de lutte
comme le Premier mai, la journée anti-guerre ou les journées de lutte
pour l’environnement. Cependant toutes les forces participantes au
processus de l'ICOR sont conscientes du fait que les partis et
organisations révolutionnaires ne se soudent pas du jour au lendemain,
mais doivent s'approcher pas à pas et développer des rapports de
confiance mutuels profonds.
La campagne d'une année du 1er septembre
2011 jusqu'au 1er septembre 2012, adoptée en commun par toutes les
organisations membres de l'ICOR, est surtout une école de la coopération
pratique, de la coordination et coopération transnationales et de la
construction organisationnelle. À ce propos, les organisations membres
combinent leur pratique révolutionnaire dans leurs pays avec la pratique
commune au niveau international.
Dans le MLPD une activité intense
s’est déjà développée pour rendre connue l'ICOR parmi les masses. En ce
qui concerne la collecte de dons, souvent les camarades ayant les
revenus les plus bas sont les premiers qui font leurs contributions de
façon désintéressée. Cela montre la force morale de l'internationalisme
prolétarien ! Lui donner une nouvelle qualité est la force décisive afin
que le mouvement révolutionnaire et ouvrier international et ses alliés
surmontent vraiment pas à pas les points qui les séparent et
parviennent à une supériorité stratégique sur le système impérialiste
mondial.
Comment la construction de l'ICOR continue-t-elle à s'effectuer et quels sont les projets pratiques envisagés ?
Une
importance particulière pour consolider la construction de l’ICOR
revient maintenant au travail des comités de coordination continentaux
(CCC), élus entre-temps en Europe, en Asie et en Amérique. Ils
connaissent davantage la langue, sont plus proches des connaissances
concrètes des pays et des partis et organisations.
Toutes les
coordinations continentales prévoient des projets importants qui
donneront des impulsions importantes pour coordonner et révolutionner la
lutte de classe. En Asie une conférence de paysans sera préparée à
Delhi en avril 2012, en Afrique une conférence pour le début de 2013 au
sujet de « La responsabilité de la jeunesse d'Afrique face à la crise et
la question de la migration ». En commun avec le MLPD, l'ICOR Europe
organisera un « séminaire d’Europe », le 1er et 2 novembre 2012, sur le
développement de l'UE et de sa crise ainsi que sur la coordination de la
lutte de classe et la construction de parti révolutionnaire en Europe.
L'ICOR soutient d'autres projets internationaux : le Conseil des
ouvriers de l'automobile du 17 au 20 mai à Munich, le 4e échange
d’expériences international des dockers en septembre 2012 et la
conférence internationale des mineurs en mars 2013 au Pérou.
Le MLPD se montrera un membre actif fiable de l'ICOR, apprendra des autres et apportera ses propres expériences avec assurance.
À
diverses reprises, tu as désigné la jeunesse comme avant-garde pratique
nécessaire à la préparation de la révolution internationale. Le travail
du MLPD auprès de la jeunesse comment se développe-t-il ?
L'organisation
de jeunes Rebell est sur une bonne voie de faire de l'internationalisme
prolétarien le leitmotiv de tout son travail. Cela est étroitement lié à
un travail idéologico-politique intensifié, l'étude de « L'Aube de la
révolution socialiste internationale » et une coopération plus intense
entre le MLPD et Rebell. Dans la coopération avec d'autres organisations
de jeunes des partis de l'ICOR, Rebell annonce la couleur, ayant pour
devise « Ne donne pas de chance à l'anticommunisme ! ».
Quelle
importance accordes-tu à la publication du livre « L'Aube de la
révolution socialiste internationale » et comment le livre est-il
accueilli ?
Depuis la publication du livre « Crépuscule des Dieux sur
le nouvel ordre mondial » en 2003, nous disposions d'une analyse qui
met au point la nouvelle organisation de la production internationale.
Avec « L'Aube ... » nous avons maintenant tiré des conclusions sous tous
les angles pour la stratégie et la tactique de la révolution socialiste
internationale. Cela implique aussi des modifications dans la stratégie
et la tactique concrètes du MLPD.
Nos membres ont entamé l'étude et
la diffusion du livre, pleins d'attente, d'enthousiasme et avec un grand
sérieux. Nous faisons l'expérience d'une franchise étonnante et d’un
besoin croissant de beaucoup de gens de discuter le sujet de la
révolution socialiste internationale. Jusqu’à présent, plus de 2 000
participants sont venus aux 36 réunions sur « L'Aube ... ». Le mouvement
d’étude se développe aussi bien. Plus de 50 groupes d'étude se sont
formés entre-temps ainsi que de nombreux cercles plus petits de
lecteurs. Jusqu'à présent plus de 4 300 livres ont été vendus.
La
stratégie et la tactique de la révolution socialiste internationale ont
deux aspects qui sont en interaction dialectique : La stratégie et la
tactique se réfèrent à la révolution internationale comme tâche
historique commune et aussi aux conditions objectives et subjectives
dans les différents pays. Il en résulte : Chaque révolutionnaire doit
assumer la responsabilité pour le développement dans les autres pays et
avec ce point de référence il doit travailler activement à l’avancée de
la lutte de classe dans son propre pays. C'est une nouvelle chose pour
laquelle nous devons tous ensemble encore lutter pour la conquérir.
Ainsi, la lecture du livre incite également chacun à
l'auto-transformation intense.
Dans le mouvement marxiste-léniniste,
révolutionnaire et ouvrier international aussi a commencé un débat de
stratégie sur l'avenir du développement social et la contribution des
marxistes-léninistes. La contribution la plus importante du MLPD à ce
débat est ce livre. Pour cette raison nous travaillons d’arrache-pied à
la diffusion internationale : Déjà peu de temps après la publication en
allemand « L'Aube ... » a paru en anglais, publié par une maison
d'édition indienne. La traduction de l'édition espagnole est terminée et
sera imprimée sous peu. La traduction française est bien avancée, les
traductions en turc, russe, arabe et farsi sont mises en route. Beaucoup
de partis et d’organisations attendent avec impatience la diffusion
mondiale du livre qui sera sans doute une aide à faire avancer le
processus du regroupement des forces révolutionnaire dans le monde.
Quelles sont les tâches théoriques du MLPD dans le proche avenir ?
J'ai
déjà expliqué plus haut que le numéro de l'organe théorique sur la
lutte de classe et la lutte pour l'unité entre l'homme et la nature se
trouve actuellement au centre d’intérêt. Parallèlement nous travaillons
déjà sur un autre numéro de notre organe théorique titré « La crise de
l'idéologie bourgeoise et l’enseignement du mode de pensée ».
La
crise de l'idéologie bourgeoise entraîne une déstabilisation continue du
système impérialiste mondial. Qui pourra encore parler d'une « économie
sociale de marché » face au rôle ignoble des banques dans la
spéculation débordante ? Qui pense encore sérieusement que l'État qui,
dans cette situation, répercute les fardeaux de la crise sur le dos des
larges masses dans de plus en plus de pays, est toujours un « État
social » ? La religion aussi dont une tâche importante consiste à
maintenir les masses dans un état d’humilité et de retenue, a tendance à
perdre son efficacité. Dans les sciences, la restriction à des
activités scientifiques orientées directement aux intérêts de profit est
de plus en plus critiquée. Mais l’idéalisme et la métaphysique sont en
train de vivre un désastre. Il faut se pencher sur tout cela au niveau
des principes et propager la supériorité de la conception du monde et du
mode de pensée dialectiques-matérialistes prolétariens.
D’une
certaine manière, l'idéologie bourgeoise a pu pénétrer, avec le système
du mode de pensée petit-bourgeois, profondément dans les masses, le
mouvement ouvrier, la construction de parti et le socialisme. Cependant
elle donne une orientation négative unilatérale qui ne pourra pas
développer une force d'adhésion positive au système impérialiste
mondial. Ainsi se manifeste le caractère temporaire des effets du
système du mode de pensée petit-bourgeois.
Il est très important que
les marxistes-léninistes se préparent aussi sur le plan idéologique, car
une nouvelle société socialiste n'est pas seulement une alternative au
système politique et économique du capitalisme mais elle doit surtout
reposer sur une claire conception du monde prolétarienne. C’était l’une
des expériences les plus désastreuses du mouvement révolutionnaire et
ouvrier international que l’intrusion du mode de pensée petit-bourgeois
dans la couche dirigeante du parti, de l’État et de l’économie ait pu
mener jusqu’à la dégénérescence révisionniste et à la restauration du
capitalisme. Un préalable décisif en était le mépris de l’aspect
idéologique dans la construction du socialisme. Cette expérience amère
doit nous servir de leçon.
Le MLPD commence à préparer son IXe Congrès. Qu’est-ce qu’il faut s’imaginer par-là ?
Dans
les partis bourgeois la base joue au mieux un rôle de figurant. Lors du
congrès du Linkspartei [parti de gauche] en octobre à Erfurt, les
membres reçurent, à l’entrée, des piles des matériaux du congrès, sur
lesquels fut aussitôt discuté et voté. Chez nous, chaque membre reçoit
personnellement le projet du compte-rendu du Comité central des mois
avant le congrès – pour l’étudier, le vérifier selon ses propres
expériences, comme aide à les assimiler et ceci lié au droit d’élaborer
des amendements de critique et d’amélioration. Chaque cellule de parti
discute soigneusement le projet du compte-rendu, adopté par le Comité
central en octobre, pendant des mois et peut proposer des motions que
les assemblées de délégués locales ou de district peuvent adresser au
congrès. Ce que nous pratiquons depuis des décennies avec succès est
unique dans le paysage des partis en Allemagne. Les candidates pour les
organismes centraux sont proposés par la base et ne peuvent pas se
porter candidat sans l’assentiment de leurs assemblées locales ou de
district.
Des tels droits étendus des membres, un tel processus
intensif de préparation du congrès, représentent pour nous une
conclusion essentielle de la dégénérescence révisionniste des partis
anciennement communistes et un garant important que les membres sont
effectivement les maîtres du parti. Partie intégrante de la préparation
du congrès est l’autotransformation du parti lors de la campagne de
l’ICOR, la réalisation à tout moment du travail parmi la jeunesse comme
tactique de masse dans la construction du parti et un processus de
réorganisation du parti conformément aux nouvelles tâches dans la lutte
environnementale.
Ce congrès attirera aussi l’intérêt international comme jamais auparavant.
Où le parti se retrouve-t-il à l’heure actuelle ? Comment veut-il évoluer ?
Le
projet du compte-rendu du Comité central du MLPD au IXe Congrès tire un
bilan positif du développement de notre parti. Face aux circonstances
compliquées le développement stable du MLPD est un grand succès, même
s’il n’a pas pu se renforcer sensiblement numériquement pendant la
période passée. Dans la même période, le MLPD a accompli d’énormes
travaux et conquis de nouveaux terrains. Nous avons une part importante
au mouvement écologique combatif qui est en train de se former
nouvellement. Nous avons construit nos organisations à l'échelon des
Länder y compris les directions et les bureaux et ainsi nous avons donné
un « visage » à notre parti dans les régions.
Afin de mieux nous
concentrer encore et d’agir résolument contre chaque risque de
dispersion des forces qui surgit toujours de nouveau, nous avons mis en
route un processus de réorganisation du parti. C’est-à-dire : plus de
forces pour le travail quotidien en général et surtout pour le travail
écologique en particulier !
Toutefois, il y a bien des problèmes «
faits maison » et pendant les dernières années nous avons lutté de façon
durable pour les surmonter. En font partie surtout des tendances non
surmontées du culte de la spontanéité, dont la ligne directrice est le
haut et le bas agités des événements quotidiens au lieu de manières de
voir et d’agir stratégiques. Si, par contre, l'aspect
idéologico-politique est le facteur pilote et le système du travail
quotidien est développé sur la base du mode de pensée prolétarien, notre
travail fait effet de façon durable et établira dans la situation
respective et ponctuellement une supériorité par rapport au système du
mode de pensée petit-bourgeois organisé au niveau de la société.
Le
facteur décisif intérieur de ces succès était le fait que le MLPD a
formé et entraîné au cours des années passées tous les permanents et de
plus en plus de membres dans la maîtrise de la méthode dialectique au
niveau de l'enseignement du mode de pensée et de la pensée systémique.
Les défis deviennent plus compliqués et demandent un haut degré de
faculté d’orientation autonome. L’explication sur le plan idéologique,
comme bataille préliminaire des batailles de classe à venir, revêt une
importance centrale.
Quelle est ta vue d’ensemble sur l’année 2012 qui vient de commencer ?
Tôt
ou tard, les turbulences du système impérialiste mondial déboucheront
inévitablement sur une crise révolutionnaire mondiale ! À ce propos,
l’année 2011 a peut-être déjà marqué un tournant historique. Les
dominants feront tout leur possible pour s’y opposer, pour se dresser
contre la révolutionnarisation des masses par la duperie et la violence.
Évidemment, il n’est pas possible de déterminer exactement dans quelle
période se produiront des sauts qualitatifs dans le processus de la
révolutionnarisation des masses. Le fait d’un mouvement de masse pour la
liberté et la démocratie englobant le monde constitue déjà un saut
qualitatif dans le développement de la conscience de classe par rapport
au calme relatif dans la lutte de classe. La question centrale est si,
ou bien combien de temps, les impérialistes gagneront l’influence
principale sur ce mouvement par leur propagande bourgeoise et leurs
manœuvres de duperie ou bien jusqu’à quel point ils feront avancer le
processus de la révolutionnarisation des masses par la tendance
croissante à la terreur d’État pour réprimer ce mouvement de masse.
Dans
ce conflit il importe surtout que les marxistes-léninistes et les
révolutionnaires du monde entier contribuent au développement supérieur
de la conscience de classe et de la lutte de classe. Cela fonctionne à
travers un processus de coordination et de révolutionnarisation des
mouvements de masses au-delà des frontières. Dans ce processus, l’ICOR
vivra son baptême du feu pratique. Est-ce que l’ICOR pourra déjà
réaliser un nouveau niveau de l’internationalisme prolétarien en théorie
et en pratique ? Se montrera-t-il assez vite à la hauteur de sa
responsabilité internationaliste et contribuera-t-il à la préparation de
la révolution internationale avec détermination ? Et en ce faisant, le
processus de l’unification idéologico-politique du mouvement
marxiste-léniniste et ouvrier international avancera-t-il ? Tout cela,
ce sont des questions importantes que l’histoire nous pose et qui
joueront aussi un rôle important dans les discussions au cours de la
préparation du IXe Congrès.
Je suis absolument persuadé que nous
sommes bien partis et je suis fier de notre parti, du fait qu’il s’est
avéré, dans ces années compliquées, être un facteur stabilisant et un
point de repère pour de plus en plus de gens critiques dans ce pays et
en partie aussi au niveau international.
Je remercie tous les
camarades, hommes et femmes, de leur grand engagement, de la solidarité
pratique en abondance et de leurs efforts désintéressés dans l’année
passée ! J’espère qu’après quelques jours de repos ainsi que des
réveillons fougueux de nouvel an, tous pourront s’attaquer avec une
énergie nouvelle aux grandes tâches de l’année 2012 ! Je suis content de
la collaboration avec eux et je souhaite une année 2012 en bonne santé,
combative et couronnée de succès à tous les lecteurs et toutes les
lectrices du Rote Fahne.
Merci beaucoup de cet entretien.