Discours d'introduction de Stefan Engel à la conférence régionale de l'ICOR en Asie
Chers camarades,
C’est un plaisir pour moi de vous accueillir cordialement à la première conférence régionale de l'initiative conjointe de partis et organisations révolutionnaires pour la création d'une « forme d'organisation internationale pour coordonner les tâches dans la construction du parti marxiste-leniniste et dans la lutte de classe » (ICOR) en Asie.
Les initiateurs, resp. premières organisations signataires, m'ont confié la tâche d'assumer la responsabilité pour mettre sur pied un premier processus de coordination à l'occasion d'une réunion en août 2007.
Je les remercie de cette confiance et je voudrais contribuer par le discours suivant à créer une base de fond pour notre processus de discussion et unification.
Ce faisant, je commencerai par quelques réflexions concernant le développement de la situation mondiale, car la nouvelle qualité requise de notre coopération résulte notamment d'une nouvelle qualité dans le développement de l'impérialisme.
2.
Chers camarades,
La crise actuelle internationale dans le secteur financier, boursier et bancaire est un coup contre tous les apologistes impérialistes de la mondialisation.
Au lieu d'une marée infinie de bénéfices de spéculation auxquels on s’attendait, le monde financier bourgeois se trouve face à l'échec de sa propre propagande et de ses fantasmes. Par la force de ses lois de crise, le capitalisme a remis sur terre les économistes, managers et spéculateurs bourgeois.
Aucun des experts bourgeois ne s’était attendu à ce qui se passe en ce moment dans le monde financier international.
Partant de la crise hypothécaire aux Etats-Unis causée par une croissance galopante des intérêts, les ventes judiciaires ont augmenté de telle manière que tout le marché immobilier US s'est effondré.
Avec la chute rapide de valeur des biens immobiliers des millions de crédits sont devenus des actions sans valeur.
Des masses d'ouvriers et employés qui s'étaient fait refiler des crédits se retrouvaient au bord de la ruine face à la croissance du chômage de masse et de la pauvreté.
Rien que cette suppression à grande échelle de capital s’élève à 1.600.000 millions de dollars US.
Comme aujourd’hui le capital spéculatif fait de chaque affaire financière un objet de spéculation qui attire de grands et petits bourgeois avides de profit du monde entier, l’ensemble du monde financier bourgeois est touché par cette crise aux Etats-Unis.
A cause des déductions nécessaires, ceci a infligé à toutes les grandes banques du monde sans exception de telles pertes que la crise hypothécaire s'est développée en peu de temps à une crise bancaire internationale.
Rien que dans une seule semaine, les cinq plus grandes banques d'investissement US ont disparu!
Et ce n’est pas tout.
Une autre conséquence en était une crise boursière internationale qui à son tour a aggravé la crise bancaire.
Le fait que les banques dominantes du capital financier international aient dû subir de si grandes pertes, a mené à une crise générale de confiance dans le système international financier et bancaire.
Malgré que la somme jusque-là inimaginable de 5.200.000 millions de dollars US ait déjà été fourni aux banques sous forme de subventions d’État, aucun des experts bourgeois ne peut jusqu’à présent prévoir la fin de la crise financière, boursière et bancaire, ni même prévoir quand le niveau zéro de ce développement sera atteint.
Ces nouveaux phénomènes dans la crise financière internationale actuelle reflètent des changements importants dans le système mondial impérialiste causés par la nouvelle organisation de la production internationale.
Les bourses se sont développées en gestionnaire suprême du patrimoine social et en régulateur des courants financiers internationaux.
Ainsi, la crise actuelle des banques et bourses n'a pas été déclenchée par une crise économique mondiale, mais par une crise internationale de spéculation.
Fin 2007 la valeur nominale de tous les produits dérivés financiers du monde s’élevait à 600.000.000 millions de dollars US face à une valeur marchande de seulement 15.000.000 millions de dollars US, alors tout juste un quarantième!
Le capital spéculatif est devenu le facteur qui domine tout dans le jeu des marchés de capitaux internationaux.
Le développement de telles bulles spéculatives exprime le fait que le capital, depuis longtemps, trouve de moins en moins de possibilités d’investissement dans la production matérielle, qui remportent un bénéfice maximal.
De façon inhérente, ceci pousse le capital financier international dans la sphère de spéculation. En même temps, ce développement ne peut pas continuer de façon indéterminée, car la valeur des actions ne peut que temporairement s’éloigner spéculativement et sans retenue du développement réel des bénéfices.
Le problème principal de cette crise financière internationale est sa répercussion sur le processus de production et reproduction de la production mondiale capitaliste.
Déjà nous voyons les premiers arrêts de production dans l’industrie automobile, parce que les marchés se sont effondrés rapidement.
Comme beaucoup de gens financent leurs voitures par des micro-crédits qui sont difficiles à obtenir en ce moment, rien que le marché automobile US s’est temporairement effondré à 50%.
Par conséquent, la construction automobile US fut réduite d’un tiers.
La nouvelle dimension de la spéculation et de son éclat en crise est une conséquence de la nouvelle organisation de la production internationale.
Les supermonopoles internationaux ont pris le pouvoir sur l’économie mondiale avec leur capital financier spéculatif ce qui pousse toute la décadence du système mondial impérialiste à l’extrême.
Dans de telles crises financières, bancaires et boursières le développement de crise du système impérialiste mondial devient d’un coup si manifeste pour tout et chacun que le capitalisme est mis en question.
C’est la raison pour laquelle les pays impérialistes ont si vite joué au pompier.
Personne, ni même les dominants eux-mêmes, ne croît sérieusement que leurs programmes d’État de soutien puissent réellement opposer quelque chose de réel à la crise.
En premier lieu, la confiance dans l’économie capitaliste doit être rétablie et les réactions de panique qui aggravent la situation doivent être endiguées.
Ceci ne va pas résoudre le problème, mais permet au moins une certaine atténuation du développement de crise qui est naturellement renforcé de façon incontrôlée par la panique.
Le prix pour ces mesures tentant de freiner la crise est l’exploitation renforcée des masses par une politique rigoureuse de redistribution du bas vers le haut, dans beaucoup de pays c’est le danger imminent d’une faillite d’État et la provocation de conflits de classes aggravés.
Le capital financier international ne saura pas dompter les spectres qu’il a invoqués!
3.
Chers camarades,
Nous n’avons pas encore de crise économique mondiale où la production industrielle a fait un bon en arrière sur le niveau d’il y a des années.
Mais les signes d’une crise économique mondiale imminente ne sont même pas contestés par les économistes bourgeois.
En raison de l’internationalisation de la production elle sera probablement plus profonde et universelle que celles des années 1981, 1991 et 2001.
Premièrement : A cause de l’interpénétration entre-temps étroite de l’économie chinoise avec l’économie mondiale, il faut s’attendre à ce qu’aussi la Chine sera touchée par une crise de surproduction – de même que l’Inde, la Russie, le Brésil et l’Europe d’Est, ce qui n’a pas été le cas pendant les années de 2001 à 2003.
Par-là auraient disparus les facteurs spéciaux offrant aux monopoles internationaux une issue de la crise économique mondiale de 2001.
Deuxièmement : La crise économique mondiale imminente sera plus universelle que celle de 2001/2002 à cause du nouveau niveau d’intégration et interaction de l’économie mondiale capitaliste et de la nouvelle dimension de la crise structurelle sur la base de la nouvelle organisation de la production capitaliste internationale.
Troisièmement : La transition à une nouvelle crise économique mondiale et ses implications avec la spéculation à la bourse renforce la crise du processus de reproduction du capital et produira voire aggravera une série de crises spéculatives, monétaires, financières, boursières et bancaires.
Quatrièmement : Les possibilités des mesures monopolistes d’État de régulation de crise sont de plus en plus restreintes à cause du nouveau niveau de l’internationalisation de la production, ses instruments traditionnels sont même largement ineffectifs.
La lutte concurrentielle mondiale poussera les impérialistes à renforcer de façon draconienne l’exploitation des ouvriers et des larges masses et à piller de façon encore plus rigoureuse les pays sous dépendance néocoloniale.
Les conséquences en seront la faim, la pauvreté et la misère pour les masses du monde entier et de plus en plus aussi dans les pays impérialistes eux-mêmes.
La déstabilisation générale n’ébranlera pas seulement la base économique, mais aussi la superstructure et aura en conséquence de durs conflits de classe.
Déjà aujourd’hui les dominants se préparent à des guerres impérialistes afin d’imposer leurs intérêts, d’endiguer l’influence d’autres blocs impérialistes et pour mettre à genoux par la force des armes des concurrents capitalistes plus petits.
L’agression de l’impérialisme US contre l’Afghanistan et l’Irak, qui débouche sur une défaite dans les deux pays, en est un exemple.
Les tentatives d’extorsion militaire par l’impérialisme US face aux mouvements de masse et gouvernements anti-impérialistes au Venezuela, en Bolivie, en Equateur etc. avec l’aide de gouvernements réactionnaires comme le régime d’Uribe en Colombie en sont aussi un exemple.
Les dominants préparent l’engagement de moyens militaires aussi pour étouffer de façon militaire les protestations de masse et les soulèvements révolutionnaires dans leurs propres pays et le coordonnent à l’échelle internationale.
Tout cela fait de la coordination et révolutionnarisation de la lutte de classe au-delà des frontières une tâche imminente.
4.
Chers camarades,
La nouvelle organisation de la production internationale a initialisé une phase de transition historique du capitalisme au socialisme.
Mais en premier lieu elle a un caractère objectif, tandis que le facteur subjectif reste en dessous de ce développement.
En général, nous n’avons pas encore d’effervescence révolutionnaire parmi les larges masses de la population mondiale et les partis et organisations marxistes-léninistes sont, en règle générale, encore relativement faibles.
Le facteur subjectif doit d’abord s’accorder avec les nouveaux phénomènes et changements essentiels dans la lutte de classe.
Les dominants s’y préparent déjà.
Le danger d’un effondrement du système mondial de finances a obligé les pays impérialistes les plus forts à gérer la crise en commun et de façon concertée au niveau international, ce que l’on n’a jamais vu jusqu’à maintenant.
Ce que seul unit les pays impérialistes dominants c’est la volonté de maintenir à tout prix leur pouvoir d’exploitation et d’oppression de la classe ouvrière et des larges masses dans les pays impérialistes, y compris leur système du néo-colonialisme pour piller les pays dépendants et opprimés.
Sous le prétexte des événements du 11 septembre 2001, tous les pays impérialistes se sont mis d’accord pour la première fois sur une « politique intérieure mondiale » conjointe, sous prétexte de lutter contre le terrorisme.
En fait, c’est une stratégie préparée de longue main pour organiser la contre-révolution internationale contre toute aspiration à la libération de l’exploitation et de l’oppression.
En Allemagne, nous assistons à une fascisation accentuée de l’appareil d’Etat accompagnée par un processus systématique pour opprimer et entraver la révolution internationale.
Y compris l’abolition de la séparation de la police et des services secrets – ce qui était d’ailleurs une conquête du démantèlement du fascisme en Allemagne.
Y compris également l’espionnage universel de toutes les lignes téléphoniques et le contrôle on-line des ordinateurs.
Il n’y a plus de coup de téléphone qui ne soit pas enregistré et dont les données ne soient pas sauvegardées pendant une demi-année.
Y compris également la création d’une nouvelle centrale d’espionnage.
Les autoroutes sont espionnées et chaque mouvement dans les gares est automatiquement enregistré sur vidéo.
Y compris aussi l’engagement prévu de l’armée contre les masses, ce qui signifie la violation d’un tabou face à la législation en Allemagne obtenue par la lutte grâce à l’attitude antifasciste des masses.
Si les crises économiques et politiques profondes auxquelles il faut s’attendre aboutiront à une crise révolutionnaire mondiale dépend notamment de l’accord du facteur subjectif avec le facteur objectif dans la lutte de classe.
Face au développement de conflits de classe internationaux, la solution de ce problème se trouve dans une nouvelle dimension internationale.
Moins que jamais il peut uniquement être résolu du point de vue de la lutte de classe nationale et de la construction du parti nationale dans les différents pays.
Pour mettre en accord le facteur subjectif et objectif dans la lutte de classe aujourd’hui, il faut – à côté de la création des tâches nécessaires dans la lutte pour le pouvoir dans les pays correspondants – que la lutte de classe dans tous les pays voit de plus en plus son point de référence commun dans le processus de la révolution internationale.
Ceci est bien plus que l’obligation évidente de l’internationalisme prolétarien.
L’interpénétration de la lutte de classe dans les différents pays avec la lutte de classe internationale et le processus révolutionnaire mondial jusqu’à une unité indissoluble est la nécessité actuelle.
La compréhension de ce fait mûrit, mais à mon avis il est aussi nécessaire de commencer un débat idéologico-politique profond à propos de cette question.
En diffusant au niveau international le livre « Crépuscule des Dieux sur le ‘nouvel ordre mondial’ » le MLPD a suffisamment expliqué son point de vue à cet égard.
Une nouvelle qualité de l’internationalisme prolétarien pratique est requise.
Aujourd'hui cela signifie notamment que chaque organisation et parti révolutionnaire doit assumer une responsabilité pour ce processus de la révolution prolétarienne mondiale et se manifeste dans la coordination et révolutionnarisation de la lutte de classe au-delà des frontières.
5.
Chers camarades,
Avec la nouvelle organisation de la production internationale de nouveaux systèmes transnationaux de production intégrée ont vu le jour.
Aujourd’hui approximativement 100 à 200 millions d’ouvriers industriels y travaillent.
La coordination et le fonctionnement global de ses systèmes internationaux de production intégrée sont organisés par un système gigantesque de logistique internationale.
Avec l’organisation d’ouvriers industriels dans un système de production organisé au niveau mondial, une nouvelle couche s’est formée au sein de la classe ouvrière internationale que nous avons décrite comme prolétariat industriel international.
Ce prolétariat industriel international est lié très étroitement à travers les frontières ce qui, dans les conditions capitalistes, est aussi lié à un nouveau niveau de concurrence à l’échelle internationale.
Pour établir la supériorité stratégique du prolétariat industriel international sur les supermonopoles dominants agissant au niveau international, la tâche la plus importante consiste à surmonter la division du prolétariat industriel international.
Ceci exige un niveau plus élevé de conscience de classe, d’organisation internationale et de combativité.
A l’échelle mondiale il faut lutter pour des revendications et standards uniformes.
A cette fin, il faut coordonner la lutte de classe au-delà des frontières et la révolutionnariser au cours de ce processus.
Avec le séminaire international des mineurs, la préparation d’une conférence mondiale des femmes de base au Venezuela organisée à l’échelle internationale ou le Conseil international des ouvriers de l’automobile ayant lieu régulièrement, les premiers pas ont été faits d’une telle coordination et révolutionnarisation internationale du mouvement ouvrier.
Le problème de ces initiatives particulières est qu’elles sont pour la plupart organisées par quelques organisations singulières et d’autres y sont invitées.
Alors, elles ne se développent pas en tant que produit commun d’une coordination transnationale de ses tâches entre les partis et organisations révolutionnaires, qui soutiennent ces initiatives.
Le résultat en est que, à l’occasion de ses réunions, le débat idéologico-politique entre les différents représentants des organisations de masse les plus diverses et les marxistes-léninistes et les révolutionnaires se déroule de façon relativement spontanée, sans que les partis et organisations révolutionnaires se soient d’abord unifiés sur le contenu et la méthode.
Cela accorde sans nécessité une grande marge de manœuvre aux éléments opportunistes mais aussi sectaires lors de ces réunions, mène spontanément et en partie à des débats de fond idéologico-politiques qui dépassent le cadre de la réunion actuelle et peut infliger de sérieux dégâts au processus de l’unification du mouvement international marxiste-léniniste et ouvrier.
Alors, il y a suffisamment d’initiatives pour un regroupement international dans la pratique.
Mais la façon dont celles-ci sont préparées et réalisées jusqu’à présent est fortement marquée par le culte de la spontanéité ce qui est toujours une sphère d’influence dangereuse pour les modes de pensée et travail opportunistes et sectaires.
Pour moi, le culte de la spontanéité signifié ici de réagir aux événements et exigences de la politique quotidienne, souvent sûrement justifiés, et d’y concentrer toutes les forces.
Par contre, les intérêts stratégiques, le travail idéologico-politique, le renforcement de la construction du parti en général et la formation des cadres en particulier sont négligés.
Cela doit changer à l’avenir.
Le moment est donc venu pour coordonner et révolutionnariser la lutte de classe internationale en tant que supplément nécessaire de la construction du parti dans les pays respectifs.
6.
Chers camarades,
Quelle est la situation de départ commune pour cette nouvelle tâche internationale ?
La signature de la déclaration d’août 2007 exprime un accord sur la nécessité de construire une forme d’organisation pour coordonner et révolutionnariser la lutte de classe et la construction du parti.
Cet accord se base sur des convictions essentielles communes :
-
La nouvelle organisation de la production internationale signifie un changement des conditions sociales d’une telle importance qu’il faut en tirer des conclusions pour la stratégie et tactique des marxistes-léninistes et des révolutionnaires du monde.
-
Le temps est venu pour une coopération systématique au-delà des frontières. Cela veut dire : nous avons besoin d’une forme d’organisation commune qui permet une telle coopération pratique systématique.
-
Aujourd’hui, une telle forme d’organisation ne peut avoir qu’un caractère de coordination, car, en raison de la division du mouvement marxiste-léniniste et ouvrier, les différences entre les partis et organisations révolutionnaires sont toujours relativement grandes, aussi bien sur le plan idéologico-politique que sur le plan organisationnel.
Il faut tenir compte de la grande hétérogénéité qui existe entre les organisations participantes en tant que point de départ important pour les activités conjointes.
A côté des différentes conditions sociales et traditions de la lutte de classe dans les différents pays et les différentes organisations, cette hétérogénéité est surtout le résultat de l’œuvre destructif de la dégénérescence révisionniste de l’ancien mouvement communiste.
En 1956, au XXème Congrès du PCUS, le révisionnisme moderne de Chrutschtschow usurpa le pouvoir, initialisa le processus de la restauration du capitalisme et transforma une grande partie du mouvement international marxiste-léniniste et ouvrier en un mouvement bourgeois et petit-bourgeois.
La Chine de Mao Zedong devint, selon notre avis, le nouveau centre révolutionnaire du mouvement international marxiste-léniniste et ouvrier.
S’appuyant sur la ligne générale de la CP de Chine de 1963 et la Révolution prolétarienne culturelle en République populaire de Chine en 1966, un grand nombre de nouveaux partis marxistes-léninistes sont nés sur une base antirévisionniste.
Après la mort de Mao Zedong en 1976 le mouvement marxiste-léniniste et ouvrier international se divisa encore une fois en partisans du révisionniste Deng Xiaoping et défenseurs de la pensée de Mao Zedong.
Les attaques du Parti de travail d’Albanie contre la pensée de Mao Zedong ont produit une autre division du mouvement marxiste-léniniste et ouvrier.
Parmi les défenseurs de la pensée de Mao Zedong il y a un courant qui veut faire de la stratégie et tactique de la guerre populaire prolongée la ligne générale du mouvement marxiste-léniniste et ouvrier sans tenir compte des conditions sociales concrètes dans les différents pays.
Après l’effondrement de l’Union soviétique en 1991 toute une série de partis et cellules de parti ont analysé leur propre histoire, le révisionnisme moderne etc. de façon critique et autocritique et ont surtout corrigé la damnation injuste de Staline par le révisionnisme moderne mais aussi par Mao Zedong.
Ils jouent objectivement un rôle révolutionnaire, malgré qu’il y ait toujours des jugements différents concernant la critique du révisionnisme moderne par Mao Zedong ou le rôle de Staline.
Si nous considérons aujourd’hui l’attitude face à la révolution prolétarienne et la conception de base antirévisionniste comme fondement du regroupement pour la coordination et révolutionnarisation des tâches dans la construction du parti et la lutte de classe, nous savons à la fois qu’il y a de nettes différences idéologiques entre les organisations participantes.
Mais le point décisif c’est qu’il y a un processus d’autochangement positif dans beaucoup d’organisations sur lequel il nous faut exercer une influence positive.
Nous pouvons surmonter pas à pas ces différences idéologiques dans le processus de la coopération pratique et de la discussion idéologico-politique, si nous nous retrouvons sur la base d’accords de principe pour la pratique commune dans la construction du parti et la lutte de classe et si nous cherchons en même temps à surmonter progressivement nos contradictions.
La lutte et l’unité des contraires vont marquer le processus de la coordination et révolutionnarisation de la lutte de classe et de la construction du parti dès le début.
Pour cette raison, la maîtrise de la méthode dialectique-matérialiste est d’une importance décisive pour la solution de ce problème.
Toutefois, dans notre intention de créer une forme d’organisation internationale commune il faut que nous, malgré toute volonté et nécessité d’ouverture, prenions clairement nos distances par rapport au révisionnisme moderne, au trotskisme et à l’anticommunisme moderne qui se manifeste notamment dans la diffamation du soi-disant « stalinisme » et « maoïsme » et de la dictature du prolétariat.
L’élucidation des contradictions dans les rangs des participants de l’ICOR ne peut évidemment se faire que sur une base non-antagoniste !
Le processus de la construction doit être organisé avec les portes ouvertes pour tous les organisations et partis révolutionnaires qui sont fidèles à la lutte de classe et la ligne de la révolution prolétarienne et la dictature du prolétariat et qui réalisent dans la pratique la lutte parmi les masses pour la préparation de la révolution internationale.
7.
21 partis et organisations signèrent en août 2007 la « déclaration pour la construction d’une forme d’organisation pour la coordination des activités de partis et organisations révolutionnaires autonomes ».
D’autres organisations se sont jointes à cette déclaration ou bien ont manifesté leur intérêt.
Cette initiative fut justifiée comme suit :
-
C’est le début du processus d’un développement progressif d’une forme d’organisation internationale, où les conceptions ne sont pas encore unifiées. C’est dans la nature des choses et une situation de départ qui comporte des dangers mais aussi des chances.
-
La construction de cette initiative de la coordination internationale résulte de la nécessité pratique et doit se trouver en interaction étroite avec les tâches dans la lutte de classe et la construction du parti révolutionnaire.
-
La construction de l’initiative doit se fonder sur les formes déjà existantes de la coordination au-delà des frontières, les compléter et elle ne se comprend expressément pas comme concurrence à celles-là.
-
Il faut constamment lutter pour augmenter le nombre de participants à cette initiative.
-
La construction pratique de l’initiative doit se développer progressivement à partir des particularités régionales où il y a déjà différentes formes de coordination transnationale, par exemple en Amérique latine, et qui avancent de la coordination régionale à la coordination mondiale et parce que c’est plus facile à réaliser dans la pratique.
-
Il est nécessaire de trouver des représentants de la coordination régionale pour les différentes régions du monde.
À partir de ces responsables de région il faut développer un groupe de préparation conjointe international qui se constitue de ces représentants.
Un accord important dans la justification pour initialiser cette initiative était le point que ce processus demandera beaucoup de patience, l’unanimité dans l’analyse et l’application de toutes les expériences positives et négatives du passé, l’égalité en droits, la solidarité infaillible, l’initiative individuelle et la responsabilité commune sur la base de la lutte révolutionnaire.
8.
Chers camarades,
L’initiative comporte des tâches générales et concrètes.
Pour cela j’ai réfléchi sur les points suivants sur la base des propositions qui sont arrivées jusqu’à présent :
Des tâches générales :
-
Créer progressivement et en commun les conditions idéologico-politiques et organisationnelles pour la fondation de l’ICOR.
-
Assistance mutuelle dans la construction du parti marxiste-léniniste. Pour cela chaque organisation doit apporter sa contribution selon ses possibilités,
-
développement d’initiatives politiques, de prises de position et de campagnes internationales communes,
-
concentration des forces et assistance mutuelle à propos de tâches internationales particulières dans la lutte de classes, en particulier dans le contexte régional,
-
échange d’informations, d’analyse et d’opinions,
-
promotion de l’unification idéologico-politique progressive par des séminaires communs, des forum etc.
-
organisation de la solidarité internationale,
-
établir des rapports réciproques avec d’autres formes d’organisations et regroupements internationaux dans la lutte de classes internationale et dans la lutte de libération anti-impérialiste.
-
assistance mutuelle pratique et collaboration dans les luttes justes des mouvements ouvriers et populaires et leur coordination internationale en mettant l’accent sur la collaboration dans les groupes internationaux
-
promotion de la collaboration transnationale d’auto-organisations des masses et des mouvements,
-
promotion de l’amitié entre les peuples par des initiatives et rencontres culturelles et scientifiques internationales, en particulier parmi la jeunesse,
-
collaboration pour enraciner l’internationalisme prolétarien dans les masses
-
collaboration pour réaliser le financement indépendant de toutes les activités communes,
-
faire des efforts pour élargir la coordination par le recrutement de nouvelles forces.
Diverses propositions concernant des tâches concrètes ont déjà été faites pour le développement des structures d’organisation, des possibilités de travail et des initiatives politiques, dont nous devons discuter.
Ceci faisant, nous devons faire attention à ne pas construire des châteaux en Espagne, mais à développer patiemment, progressivement et à long terme la collaboration internationale de partis et organisations autonomes et à utiliser consciemment chaque tâche comme une école à cette fin.
Ce processus nécessite une détermination et une volonté ferme de collaborer, mais il ne peut pas être accéléré artificiellement.
a) Structures d’organisations
La construction d’abord de structures régionales s’impose pour renouer sur les formes d’organisation et de relations déjà existantes, développer une définition commune des tâches et former des forces.
La coordination régionale peut se faire d’abord selon les (sous)-continents et peut être différenciée par la suite.
Ainsi le PCC-M Colombie propose pour l’Amérique latine de regrouper les pays des Caraïbes et de l’Amérique centrale, les pays des Andes et les pays du Mercosur.
Dans les régions quelques
représentants devront prendre en charge la coordination, comme ceci
fut déjà effectué dans la préparation de cette
conférence.
Néanmoins, une coordination au niveau mondial est
nécessaire dès le début et doit être construite pas à pas,
jusqu’à présent le bureau provisoire remplit cette tâche.
Le GML Rode Morgen,
Pays Bas, propose que chaque parti envoie des représentants dans un
comité international de travail qui, sur demande, élabore des
propositions pour des activités communes.
b) Méthodes de
travail et finances
La communication mutuelle et l’échange d’informations sont considérés comme tâche importante par beaucoup de gens.
À cette fin, les camarades des Pays-Bas proposent par exemple d’utiliser une plate-forme sur Internet.
Nous devons nous attendre au fait que la communication soit surveillée et, le cas échéant, perturbée et manipulée et par conséquent établir une communication confidentielle autant que possible, pour laquelle des gens expérimentés doivent élaborer des propositions.
Un problème non résolu est le financement des activités internationales où il n’y a guère de propositions et où il faut élaborer des directives et des idées et évaluer les expériences.
Il faut gérer les moyens financiers non seulement à l’échelle régionale mais aussi à l’échelle centrale.
c) Des initiatives politiques
Diverses organisations ont développé des propositions concrètes pour des initiatives politiques.
Le CARC et le nCPI d’Italie par exemple proposent une initiative contre l’oppression et une participation commune ou organisation de conférences, par exemple dans le travail syndical.
Des déclarations communes sont proposées à propos d’évènements internationaux importants (par exemple pour les élections européennes de 2009).
Jusqu’à présent des motions concrètes de solidarité internationale sont présentées par la Bolivie.
Pour le MLPD il est très important de mettre l’accent sur l’établissement de rapports réciproques avec d’autres formes d’organisations internationales et il propose en particulier la Conférence mondiale des femmes au Venezuela en 2011, la Conférence internationale des mineurs, le Conseil international des ouvriers de l’automobile ainsi que le travail pour la construction, au niveau mondial, d’un front de résistance pour la sauvegarde de l’environnement naturel.
Il faut certainement envisager aussi des conférences de paysans et une coordination des tâches des dockers et des ouvriers aéroportuaires.
Pourtant nous devons concentrer nos forces afin de ne pas mettre en danger la construction par des espérances démesurées et par conséquent des déceptions inévitables.
Chaque organisation et parti peut fixer sa contribution aux tâches principales selon ses possibilités, qui sera réalisée fermement en conséquence.
Par-là nous pouvons multiplier les forces des différents pays, utiliser réciproquement nos points forts et compenser nos points faibles.
L’assistance mutuelle dans la construction du parti marxiste-léniniste est d’une importance prioritaire.
À ce propos, il y a déjà des initiatives et propositions concernant des mesures de formation et des séminaires traitant des questions théoriques et présentant des expériences dans la construction du parti et le travail du parti dans certains domaines.
Ainsi nous sommes en mesure de déterrer un grand trésor d’expériences internationales.
Naturellement, chaque parti doit décider tout seul ce qu’il veut en reprendre, comment il veut le faire et avant tout quelles ressources en matière de politique d’encadrement et de finances il veut mettre à disposition de ce projet.
9.
Chers camarades,
Le problème principal dans le processus du développement d’une forme d’organisation internationale pour la coordination des tâches dans la construction du parti marxiste-léniniste et la lutte des classes me semble être la manière dont on unit d’une façon créatrice les différentes conceptions, conditions et méthodes de travail des organisations particulières participantes ou bien transforme la diversité en unité variée.
Pour résoudre ce problème il nous faut nous approprier une culture de débat prolétarienne.
Celle-ci repose d’un côté sur l’accord des principes communs de la collaboration et de l’autre côté sur la capacité de caractériser correctement et à tout moment le débat idéologico-politique, de le traiter d’une manière créatrice et de le résoudre dans un but précis.
Quels sont les principes de collaboration ?
Il ne fait aucun doute que l’effort pour le renversement révolutionnaire du système impérialiste mondial est notre intérêt stratégique commun.
Cela exclut une politique de collaboration de classes avec la bourgeoisie, une réconciliation social-chauviniste avec l’impérialisme et la conception réformiste ou bien révisionniste d’une voie pacifique vers le socialisme surmontant le système.
Mais comme il y a aussi, sur la base révolutionnaire commune, des différences idéologiques et politiques parmi les partis et organisations participants, il est nécessaire de les respecter et régler en camarades ou d’agir en commun dans des domaines communs et de s’ouvrir aux processus d’apprentissage et d’élucidation mutuels malgré les différences.
Par conséquent il est indispensable d’éviter des mises en question anticommunistes du marxisme-léninisme et de Staline et Mao Zedong.
Respect mutuel et le rejet de toute tentative de tenir les autres sous sa tutelle ou des phénomènes de prétention au dirigisme petit-bourgeois sont des caractéristiques éprouvées d’une collaboration sur le pied d’égalité et au niveau des yeux des organisations participantes.
Cela comprend aussi l’obligation inconditionnelle de ne pas attaquer en public des organisations participantes autant que celles-ci sont actives dans le cadre de la coordination et révolutionnarisation des tâches dans la construction du parti et la lutte des classes sur la base de la collaboration pratique.
La fiabilité est un élément essentiel de la coordination !
Chaque parti individuel est indépendant et autonome dans sa prise de décisions et la réalisation de projets communs, il est lui-même responsable pour la réalisation des tâches respectives dans la lutte de classe et la construction du parti dans leur pays respectif, mais il doit absolument tenir ses promesses concernant ses activités envisagées.
Chaque organisation participante développe une initiative propre selon ses possibilités pour la réalisation des décisions communes et pour le but visé de l’ICOR.
Naturellement, l’alliance entre les organisations participantes s’exprime dans la solidarité inconditionnelle contre toute forme de répression et persécution de l’adversaire de classe comme auto-engagement internationaliste prolétarien.
La réalisation de la culture de débat prolétarienne signifie volontariat dans l’initiative à développer et le travail de persuasion pour l’unification des opinions différentes par une critique et autocritique ouverte, franche et en camarades.
Il nous faut toujours nous rendre compte du fait que nous n’avons pas encore de ligne idéologico-politique unifiée, que nous venons de très diverses traditions de la lutte de classe dans les pays différents et sommes soumis à des conditions et possibilités du travail de parti différentes.
Pour cette raison toute forme d’égalitarisme, de schématisme dans la collaboration est inadmissible.
Naturellement, les partis développés ayant de plus grandes possibilités et expériences doivent, dès le début, assumer plus de responsabilité, ce qui toutefois ne justifie aucune aspiration au leadership.
10.
Quand nous nous sommes proposés de développer des formes d’organisation internationales pour la coordination des activités des partis et organisations révolutionnaires, nous faisons sans doute bien d’évaluer les expériences du mouvement marxiste-léniniste et ouvrier international faites jusqu’à présent.
Marx et Engels ont déjà supposé qu’il y ait une interaction entre la lutte de classe nationale et la lutte de classe internationale, où le contenu de la lutte de classe était dès le début international, mais sa forme avant tout nationale.
La forme de l’Association internationale des travailleurs correspondait à ce fait, non comme mouvement unifié, mais comme une forme d’association des mouvement qui existaient dans les différents pays.
Marx s’engagea résolument contre toute forme d’aspiration petit-bourgeois au leadership, pour une structure d’organisation démocratique correspondant au degré de l’unification.
Leur mérite historique était l’éducation des ouvriers dans l’esprit de l’internationalisme prolétarien.
La IIe Internationale communiste a péri parce qu’on n’a pas réussi à se distinguer clairement du révisionnisme et opportunisme qui finit par dégénérer dans la défense de la patrie.
La Révolution d’Octobre en 1917 en Russie aurait pu déclencher un processus révolutionnaire mondial, s’il y avait eu des partis communistes puissants dans les pays impérialistes les plus importants et s’il y avait eu une forme d’organisation internationale pour coordonner les mouvements révolutionnaires.
La IIIe Internationale fondée en 1919 sous la direction de Lénine était basé sur la rupture déterminée avec le révisionnisme et l’opportunisme.
Elle se basait sur l’évaluation, « que la révolution mondiale internationale commence et se développe dans tous les pays » (Lénine)
Face à la tâche comme « l’Internationale d’une action de masses ouverte, l’Internationale de la réalisation révolutionnaire, l’Internationale de l’action » (Lénine) elle fut fondée comme parti mondial centraliste afin de réaliser la révolution mondiale et d’établir la dictature du prolétariat à l’échelle internationale.
C’était absolument juste à cette époque!
Elle a exercé une forte attraction sur les ouvriers et révolutionnaires du monde et a directement contribué à fonder et construire de puissants partis communistes dans divers pays.
Elle était la condition décisive pour le renforcement du mouvement communiste mondial avec jusqu’à 72 partis particuliers et des millions des membres.
Ces partis étaient des sections nationales du parti mondial pour qui les directives et décisions de l’Internationale communiste étaient obligatoires.
Dans les conditions d’une « guerre civile la plus sévère » tous les partis étaient obligés de créer un appareil parallèle et illégal.
Dans la pratique cela se développait cependant en un levier pour supprimer l’indépendance idéologico-politique et organisationnelle des partis communistes.
Le centralisme démocratique dans le Komintern prit des traits centralistes-bureaucratiques.
Une tendance de schématisme se répandait dans la stratégie et tactique, le mépris de l’analyse concrète et des expériences dans les différents pays et une application des expériences faites en Russie aux autres pays.
Cependant la structure centraliste du Komintern fut mise en question objectivement au fur et à mesure que la situation révolutionnaire s’apaisait et la lutte de classe dans les différents pays se différenciait et devenait plus compliquée.
Cela nécessitait en premier lieu des partis indépendants disposés et à même de concrétiser, moyennant l’application de la méthode dialectique, la théorie du marxisme-léninisme pour la pratique révolutionnaire dans leur pays, comme le PC de Chine sous la direction de Mao Zedong l’a réussi à faire avec la révolution de démocratie nouvelle.
La conséquence logique fut la dissolution de la IIIe Internationale en 1943. Quand Mao Zedong s’est prononcé contre une nouvelle organisation des marxistes-léninistes dans les années 1980, c’était d’un côté dans l’intention de se protéger contre l’influence du révisionnisme dans cette situation concrète.
D’un autre côté il était un critique catégorique des partis qui s’orientaient schématiquement vers le modèle chinois au lieu de réfléchir indépendamment sur la situation concrète dans leurs pays respectifs.
Cela correspondait aux conditions existantes qui se sont de nouveau développées à un niveau supérieur aujourd’hui.
Pendant que d’un côté il n’existe pas de centre révolutionnaire mondial, une multitude de différents partis et organisations s’est formée de l’autre côté, qui comprennent de plus en plus la nécessité de la collaboration internationale des organisations et partis révolutionnaires.
Dans ces circonstances il manque les conditions objectives et subjectives pour une ligne générale du mouvement communiste international en ce moment.
De l’autre côté la nécessité de la collaboration pratique des partis ouvriers révolutionnaires est incontestable.
11.
Chers camarades,
Comme forum de l’unification idéologico-politique progressive la « Conférence Internationale de partis et organisation marxistes-léninistes » se forma en 1988, qui défend la pensée de Mao Zedong et publie le journal « Correspondance de Presse Internationale « .
Beaucoup de ses 38 participants à présent font partie des promoteurs de notre ICOR, soucieux de développer la discussion théorique en conformité avec une collaboration pratique plus sérieuse et plus efficace.
Des partis qui autrefois s’étaient orientés vers le PAA sous Enver Hoxha ont fondé en 1994 une conférence sous le même nom, qui publie le journal Unity and Struggle [unité et lutte].
Avec des participants issus de leurs rangs le PCMLE d’Equateur organise chaque année le séminaire international « Problèmes de la Révolution en Amérique latine » à Quito/Équateur, qui permet le débat en solidarité.
En Amérique latine des réunions régulières anti-impérialistes ont lieu.
Dans les Balkans des conférences anti-impérialistes ont lieu auxquelles participent de nombreux groupes qui se sont dissociés des partis révisionnistes de l’Europe de l’Est, qui s’orientent en partie vers le néo-révisionnisme, mais qui ont une prétention révolutionnaire.
Des déclarations communes pour la solidarité avec les masses en Iraq, le people palestinien, la lutte contre l’intervention en Afghanistan, contre les directives réactionnaires de l’Union européenne etc. développent une force d’attraction sur les luttes et mouvements transnationaux.
Des regroupements tels que l’ILPS prennent position sur des événements internationaux.
La résistance contre la contre-révolution coordonnée à l’échelle internationale devient de plus en plus important.
Ici je veux seulement citer en exemple la campagne contre l’arrestation et la criminalisation de José Maria Sison et le CPP ou contre les dispositions réactionnaires de l’Union européenne à propos de la politique d’immigration.
Le Premier mai de chaque année la Confédération syndicale philippine KMU organise une réunion importante du mouvement syndical révolutionnaire et combatif dans les Philippines.
Des organisations de jeunesse révolutionnaires organisent des réunions de jeunesse internationales comme cette année en été en Grèce.
Des partis révolutionnaires exercent une influence de plus en plus grande sur la coordination des activités anti-impérialistes comme la campagne de protestation mondiale contre l’attaque des Etats-Unis contre l’Iraq en 2003, contre le sommet des G8, au sujet des unités d’actions antifascistes et des mouvements écologistes combatifs.
La coordination des luttes ouvrières transnationales est d’une importance particulière, surtout celles dans les grands groupes et des secteurs stratégiques et les initiatives pour le développement d’une collaboration durable.
En dépit des obstructions aussi par les réformistes, le 3e Séminaire international des mineurs en août de cette année fut un grand succès avec presque 1000 participants et 14 délégations internationales venant des centres de l’industrie minière.
Par conséquent, le 3e Séminaire international des mineurs a p.ex. décidé d’un commun accord de réaliser ce séminaire à l’avenir sous forme d’une conférence internationale des mineurs dans des lieux de congrès différents, pour établir plus de fiabilité et d’être en état d’unir la force combative du prolétariat des mineurs international.
Le 8e Conseil politique des femmes qui s’est tenu en Allemagne en octobre 2008 avec la participation de délégations des femmes d’environ 30 pays a redonné de l’élan à la préparation de la Conférence mondiale des femmes en 2001 au Venezuela.
Des organisations de femmes combatives d’Allemagne, du Venezuela et de l’Equateur étaient les initiatrices.
Il ne faut pas nous faire des illusions sur le fait que ces initiatives souvent nées avec de grands sacrifices, se heurtent à la résistance acharnée des dominants, plus elles progressent et prennent un caractère de masse.
Elles doivent non seulement venir à bout des diffamations réactionnaires ouvertes et de la répression, mais aussi de l’influence et la prétention au dirigisme de diverses forces petites-bourgeoises, réformistes, révisionnistes, trotskistes, et d’autres forces opportunistes.
Sans le concours, l’aide et la direction pratiques des marxistes-léninistes sur la base de leur travail de persuasion, elles s’enliseront dans les tentacules de n’importe quelles NGO ou institutions publiques et seront menées dans l’impasse et à la défaite.
En tant que révolutionnaires nous sommes obligés de faire tout ce qui est possible pour garantir le succès et promouvoir la coordination de la lutte de classe internationale et les mouvements de masse internationaux et les révolutionnariser.
Pour cela nous devons entrer en relation réciproque avec ces associations.
Cela est impensable sans notre propre collaboration coordonnée et engagée et un processus permanent d’évaluation et de discussion idéologico-politique !
12.
Chers camarades,
Quel est alors le plan général pour le développement d’une forme d’organisation internationale pour la coordination des tâches dans la construction du parti et la lutte de classe ?
La mise à jour de la forme d’organisation internationale ICOR doit passer par différentes périodes.
La définition et les tâches des périodes respectives sont inséparablement liées au développement du processus révolutionnaire mondial.
Comment faut-il déterminer les différentes périodes, comment sont-elles basées l’une sur l’autre et quelles sont leurs tâches ? Toutes ces questions seront pour l’instant l’objet essentiel de notre processus de discussion.
Le début de la construction, la participation et l’initiative dans la première période ne présupposent pas nécessairement l’accord sur toutes les autres périodes.
Sans vouloir faire des propositions suivantes une condition pour notre collaboration je voudrais exposer mes idées sur la dialectique objective de ce développement et les soumettre à la discussion.
Première période:
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Création des conditions idéologiques, politiques et organisationnelles communes pour la fondation.
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unification idéologico-politique sur les bases communes de l’ICOR à propos du contenu et la méthode de travail.
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premières expériences dans la collaboration pratique en nous appuyant sur les différents projets communs internationaux (collaboration des partis et organisations révolutionnaires dans la préparation de la Confédération mondiale des femmes le 8 mars 2011 au Venezuela, collaboration dans les projets de la coordination internationale du mouvement ouvrier, par exemple dans l’industrie automobile, dans l’industrie minière ou chez les dockers, des campagnes ou actions internationales coordonnées dans la résistance active contre la catastrophe écologique globale, contre une guerre impérialiste ou aussi pour la solidarité internationale avec une lutte de libération de la classe ouvrière et des larges masses d’importance mondiale, par exemple pour la défense de l’indépendance nationale contre l’impérialisme).
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création progressive d’installations d’organisation et une base financière suffisante.
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coordination de la collaboration à l’échelle régionale et mondiale avec des contenus, méthodes et participations différents.
Combien de temps cette première période durera dépend essentiellement du développement de la lutte de classe d’un côté et de l’initiative des organisations participantes de l’autre côté.
Deuxième période:
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collaboration pratique dans le cadre de la coordination organisée des tâches dans la construction du parti et la lutte de classe et l’unification idéologico-politique progressive sur les questions essentielles à propos de la construction du parti et la lutte de classe.
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collaboration pratique consolidée de l’ICOR avec des mouvements de masse internationaux.
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addition progressive de méthodes de coordination avec des structures du centralisme démocratique dans le processus d’une crise révolutionnaire mondiale.
Troisième période:
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Création d’un parti révolutionnaire mondial pour la direction opérationnelle de la révolution internationale sur la base du centralisme démocratique et fondé sur les partis indépendants internationaux, qui cependant sont unis dans toutes les questions essentielles.
Cela s’exprimera dans une ligne générale.
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Dans cette période non plus, il n’y aura pas de stratégie et tactique homogènes et unilatéralement déterminées de façon centraliste pour la lutte de classe dans les différents pays, mais une stratégie et tactique sur la base de la responsabilité indépendante des différents partis ouvriers révolutionnaires et des conditions concrètes et différenciées dans les pays respectifs et une mise en pratique multiple de la base idéologico-polotique unifiée.
Dans la période actuelle il est nécessaire que chaque organisation participante développe sa propre initiative de manière créatrice et contribue au processus général.
Ceci faisant, il est important de toujours tenir compte de la relation entre les tâches concrètes dans la construction du parti et la lutte de classe.